E-learning au Cameroun : Chance ou Faux Bon Plan ?🎓
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Avec la montée en puissance du numérique, les formations en ligne se font de plus en plus au Cameroun. Des alternatives sont offertes aux méthodes d’apprentissage traditionnelles. Ces formations présentent des avantages indéniables tout en soulevant certaines questions. D’une part, elles facilitent l’accès à des compétences pratiques et ouvrent de nouvelles opportunités professionnelles. D’autre part, des défis comme le manque d’encadrement, la reconnaissance des diplômes et les obstacles liés à la connexion Internet persistent.
Un accès facilité au savoir 📚
Les plateformes d’apprentissage en ligne telles que YouTube, Coursera, Udemy, et OpenClassrooms offrent un accès à une variété de cours. Notamment dans l’informatique, l’entrepreneuriat, le design, ou encore les langues. De plus, ces formations sont souvent proposées à des tarifs bien plus abordables que les formations en présentiel. Ce modèle permet de rendre l’éducation plus accessible à ceux qui, autrement, n’auraient pas pu suivre une formation classique.
« J’ai appris le montage vidéo sur YouTube et j’ai pu décrocher des petits contrats. Simplement en regardant des vidéos et en m’exerçant. Je n’aurais jamais eu les moyens de suivre une formation en présentiel. C’est coûteux et je n’ai pas de moyens pour ça. Ma famille non plus. Pour avoir un diplôme je suis des certifications avec Google et l’AFD», explique Kevin, freelance.
En outre, une caractéristique des formations en ligne est leur capacité à briser les barrières géographiques. En effet, il n’est plus nécessaire de se rendre dans une grande ville pour bénéficier de cours spécialisés. Cela a permis à certains Camerounais résidant dans des zones plus reculées d’avoir accès à des connaissances qu’ils n’auraient pas eues dans un cadre traditionnel. Certaines écoles camerounaises commencent également à proposer des cours à distance, bien que cette option reste encore précaire dans le pays.
Des freins notables 🚫
Cependant, malgré ses avantages, l’apprentissage en ligne comporte des lacunes, notamment en termes d’encadrement. L’absence d’une structure physique et d’un suivi direct par des formateurs rend cet apprentissage plus difficile pour certaines personnes. En effet, le succès de ces formations repose principalement sur la motivation et l’autodiscipline de l’apprenant. Une discipline qui fait parfois défaut à ceux qui manquent d’encouragements et d’accompagnement. Certains étudiants choisissent ainsi d’abandonner leurs cours avant la fin, faute d’un soutien régulier.
« J’ai commencé un cours en marketing digital sur Coursera, pour des aptitudes pratiques mais après quelques semaines, j’ai décroché. Se former seul demande une vraie motivation. Surtout quand on est pas contraint de se lever le matin, de s’apprêter. Il n’y a aucune pression et tu peux manquer les cours sans toutes fois avoir des punitions», confie Sonia, étudiante.
En outre, la reconnaissance des certifications obtenues en ligne reste un problème majeur. Même si ces formations offrent une expertise précieuse, beaucoup d’employeurs continuent de privilégier les diplômes obtenus dans des établissements traditionnels. Cela crée une fracture entre les compétences acquises en ligne et la validation de celles-ci par le marché de l’emploi.
« J’ai présenté un certificat en data science obtenu sur Udemy lors d’un entretien. Le recruteur a préféré un candidat issu d’une école locale. Je le sais parce qu’après j’avais pris les numéros de ceux qui étaient là et je me suis renseignée », témoigne Rodrigue, diplômé autodidacte.
Des barrières à franchir 💸
Bien que certaines plateformes offrent des formations gratuites, d’autres, notamment celles qui offrent des certifications reconnues, sont payantes. Les frais varient de 30 000 à 100 000 FCFA pour des cours certifiants sur des sites comme Coursera ou Udemy. Ce qui représente un investissement important pour de nombreux Camerounais.
De plus, la connexion Internet reste une contrainte majeure. Si la qualité de la connexion est bonne dans certaines grandes villes, elle demeure instable dans les zones rurales. Ceci limite l’accès à une formation de qualité pour tous. Les coûts liés à la data sont également un frein pour les étudiants qui doivent jongler entre l’achat de crédit Internet et les besoins en formation.
« Suivre un tutoriel vidéo de 2 heures consomme trop de data. J’essaie toujours de télécharger quand j’ai du Wi-Fi. C’est normalement plus facile mais comme on dit toute chose a un revers », raconte Hervé, étudiant.
Une complémentarité plutôt qu’un remplacement 🛠️
Malgré ces obstacles, les formations en ligne représentent une opportunité pour acquérir des compétences pratiques et spécialisées dans des domaines en forte demande. Cependant, il apparaît que ces formations ne peuvent pas complètement remplacer l’éducation traditionnelle. Le modèle idéal serait un système hybride combinant les avantages des formations en ligne avec l’encadrement local et la reconnaissance de certifications sur le marché de l’emploi.
Ainsi, même si l’apprentissage en ligne représente une avancée significative, des efforts doivent être faits pour renforcer l’encadrement et faciliter la reconnaissance des certifications. Cela permettra au Cameroun de tirer parti des avantages offerts par cette forme d’éducation numérique.
À vos avis !!!
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