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Nigeria : TikTok supprime 3,6 millions de vidéos en 3 mois – une modération sous pression 🇳🇬📱

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Sous pression face aux critiques des autorités et des utilisateurs, TikTok a intensifié ses efforts pour contrôler les contenus diffusés sur sa plateforme au Nigeria. Au premier trimestre 2025, le réseau social a retiré plus de 3,6 millions de vidéos, marquant un tournant dans sa politique de modération sur l’un de ses marchés les plus dynamiques en Afrique. Un chiffre inédit qui illustre à la fois la croissance du nombre d’utilisateurs et les nouvelles exigences imposées aux plateformes numériques dans le pays.

Une progression massive des suppressions de contenus 🚫

En l’espace de trois mois, le nombre de vidéos supprimées par TikTok au Nigeria a bondi de manière spectaculaire. Entre janvier et mars 2025, la plateforme a effacé 3,6 millions de contenus jugés contraires à ses règles, contre 2,4 millions au dernier trimestre 2024. Une hausse de 50 % qui témoigne de la volonté du réseau social de répondre aux préoccupations liées aux contenus nuisibles.

Cette tendance s’observe également à l’échelle mondiale. Sur la même période, TikTok a supprimé plus de 211 millions de vidéos à travers le monde. Cette progression reflète l’importance croissante des outils de détection automatisée, capables d’intervenir avant même que les utilisateurs ne signalent les contenus problématiques.

Une détection proactive soutenue par la technologie 🤖

TikTok mise en effet sur ses algorithmes de détection automatique pour contrer les contenus sensibles ou illicites. Grâce à ces systèmes, le réseau social affirme avoir atteint au Nigeria un taux de détection proactive de 98,4 %. Autrement dit, la quasi-totalité des vidéos retirées l’ont été avant même qu’un signalement manuel ne soit effectué par un utilisateur.

Cette approche permet une réaction plus rapide face aux publications violentes, aux discours haineux ou aux tentatives d’escroquerie. Les équipes de TikTok assurent que l’objectif reste de garantir un espace sûr et respectueux, sans pour autant entraver la liberté d’expression. Mais les critiques persistent, notamment sur la capacité réelle des algorithmes à distinguer les contenus nuancés des véritables infractions.

Des contenus sensibles dans le viseur de la plateforme 🎯

Les vidéos supprimées concernent principalement des thématiques sensibles. TikTok a notamment ciblé les publications promouvant la violence, le harcèlement en ligne, la désinformation, ainsi que les contenus liés à l’automutilation ou aux idées suicidaires. Ces domaines sont au cœur des inquiétudes des régulateurs nigérians, qui accusent régulièrement les réseaux sociaux de laisser proliférer des contenus dangereux.

TikTok a également pris des mesures contre des campagnes de manipulation de l’opinion. En mars 2025, la plateforme a fermé 129 comptes identifiés comme étant à l’origine d’opérations secrètes en Afrique de l’Ouest. Cette mesure illustre sa détermination à limiter l’influence de groupes organisés soupçonnés de vouloir orienter les débats publics ou déstabiliser certaines régions.

Avec ses 37,4 millions d’utilisateurs en janvier 2025 — soit près de 16 % de la population — le Nigeria représente un marché de premier plan pour TikTok en Afrique. Le réseau social s’y positionne juste derrière Facebook, consolidant sa place dans l’univers numérique nigérian, notamment auprès des jeunes adultes. Cependant, cette popularité croissante attire aussi l’attention des autorités. Face aux risques liés aux dérives en ligne, le gouvernement nigérian a entrepris de renforcer ses lois sur la régulation numérique. Ces mesures visent à encadrer plus strictement les activités des plateformes étrangères tout en protégeant la population des abus liés aux réseaux sociaux.

Une pression régionale qui pousse à la prudence ⚖️

TikTok ne fait pas seulement face au regard des autorités nigérianes. Dans plusieurs autres pays d’Afrique, la plateforme subit également des restrictions, voire des interdictions. La Somalie, la République Démocratique du Congo ou encore le Sénégal ont déjà pris des mesures pour restreindre l’accès à l’application, accusée de propager des contenus jugés immoraux ou de favoriser des comportements déstabilisants.

Dans ce climat tendu, TikTok tente de démontrer sa bonne foi en renforçant ses politiques de modération. L’entreprise cherche à conserver sa place auprès des jeunes utilisateurs tout en évitant des sanctions qui pourraient compromettre son avenir sur le continent africain. Entre attentes des autorités, pression des régulateurs et fidélité à son modèle, le réseau social évolue sur une ligne de crête particulièrement étroite.

Le défi pour TikTok reste d’assurer la sécurité des utilisateurs sans altérer l’essence même de la plateforme, fondée sur la créativité et le partage libre de contenus. Si les mesures de modération sont renforcées, le réseau social doit veiller à ne pas étouffer la dynamique communautaire qui fait son succès. Dans un continent où la jeunesse est avide d’expressions nouvelles, TikTok se trouve confronté à un double impératif : d’un côté, répondre aux attentes des gouvernements et garantir un espace numérique sain ; de l’autre, préserver sa capacité à attirer et fidéliser une communauté jeune, friande de divertissement et d’innovation. Le Nigeria apparaît plus que jamais comme le terrain d’équilibre entre ces deux exigences.

 

👉🏽Que pensez-vous de l’évolution de la modération sur TikTok au Nigeria ? La plateforme trouve-t-elle selon vous le bon équilibre entre sécurité et liberté d’expression ? Dites-le-nous en commentaires.


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