LinkedIn : Réseau pro ou nouveau Facebook ? 💼

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Autrefois temple du professionnalisme et de la rigueur, LinkedIn ressemble de plus en plus à un réseau social grand public. Mariages, fiançailles, vacances, soirées privées, défis personnels : tout s’y mélange. Certains utilisateurs, notamment à Yaoundé, n’y trouvent plus leur compte.

Une plateforme en mutation 🔄

À l’origine, LinkedIn s’imposait comme le réseau des recruteurs, chercheurs d’emploi, experts métiers et professionnels de tous horizons. On y discutait de leadership, de stratégie commerciale, de transition numérique ou encore de développement personnel.

Aujourd’hui, les publications sur les projets d’entreprise ou les réussites professionnelles se raréfient. Elles laissent place à des images de lunes de miel, d’anniversaires ou de toasts entre amis. Des contenus jugés « déplacés » par certains abonnés, qui estiment que LinkedIn perd son essence.

Une lassitude grandissante 😮‍💨

Sur la toile, les réactions ne se font pas attendre. L’indignation est de plus en plus grandissante. Les « Open to work », les travailleurs et même les employeurs en parlent.

« Chaque matin je viens chercher de la motivation sur LinkedIn, je tombe sur des photos de couples et des vidéos TikTok. Franchement, je ne vois plus la différence avec Facebook. On a laissé tout cela aux autres plate-forme pourquoi venir avec dans un réseau professionnel ? C’est simplement révoltant » confie Boris, analyste financier.

D’autres dénoncent une véritable perte de repères. Le ton professionnel est remplacé par des textes émotionnels. Des images très personnelles se multiplient sous des légendes prétendument inspirantes.

« On nous parle de ‘personal branding’ pour justifier tout et n’importe quoi. Mais quand tu parles de ta thèse, personne ne like. Si tu poses une photo de fiançailles, tu fais 2 000 réactions. C’est à ne rien comprendre » déplore Aline, doctorante.

Une quête d’authenticité ou une fuite du professionnel ? 🧭

Pour certains, cette évolution est le reflet d’un besoin d’humaniser les carrières. Montrer ses échecs, ses failles, sa vie en dehors du bureau. L’idée serait de briser le vernis pour créer une connexion plus sincère. Mais d’autres y voient un glissement inquiétant vers la banalisation de l’espace professionnel.

« LinkedIn n’est pas WhatsApp, ni Instagram. Il y a d’autres endroits pour publier ses photos de couple. Ici on veut apprendre, s’informer, pas suivre les vies privées des utilisateurs » réagit Marc, responsable RH.

Des appels à revenir aux fondamentaux 📚

La dérive des contenus suscite de nombreux appels à l’ordre. Plusieurs utilisateurs ont publié ces derniers jours des messages réclamant un retour aux contenus de qualité. Des conseils métiers, des offres d’emploi, des témoignages de carrière ou des actualités sectorielles.

« J’aimerais qu’on retrouve le LinkedIn d’avant, celui où on s’éduquait, pas celui où on regarde les robes de mariée. On sait où chercher les robes de marier si on veut en voir. A chaque réseau sa particularité. Il faut qu’on évite réellement de mélanger les choses » écrit Nadège, ingénieure.

Même les professionnels du numérique s’en mêlent. Certains appellent à une meilleure modération de l’algorithme, d’autres à la création d’un code de bonne conduite porté par la communauté.

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Entre visibilité et responsabilité 🎯

Ce glissement soulève aussi la question du besoin de visibilité. Sur LinkedIn comme ailleurs, les contenus émotionnels génèrent plus d’interactions. Certains utilisateurs en profitent pour « booster » leur audience, quitte à franchir les lignes. D’autres, en mal de reconnaissance professionnelle, choisissent de se raconter autrement. Quitte à brouiller les codes.

« Peut-être que ceux qui exposent leur vie privée n’ont rien d’autre à valoriser sur le plan professionnel. C’est triste à dire, mais c’est une réalité » lâche sobrement Fabrice, développeur à Kribi.

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LinkedIn, c’était la salle de conférence du numérique, un espace sobre où l’on échangeait cartes de visite, offres d’emploi et conseils de carrière. Aujourd’hui, certains y voient plutôt un hall de fête où se croisent robes de mariée, gâteaux d’anniversaire et billets d’avion.

Pendant que certains “likent” les fiançailles sous costume, d’autres rêvent d’un retour aux CV, aux expertises et aux débats de fond. Le réseau est peut-être devenu plus humain, mais il tangue parfois entre professionnalisme et exhibition. À chacun désormais de décider ce qu’il vient y chercher.

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