
Photos intimes volées sur Telegram : des femmes chinoises brisent le silence 🇨🇳📱💔
Click here to read in English
Dans un contexte où les libertés numériques sont strictement encadrées, une nouvelle vague d’indignation secoue la société chinoise. Des milliers d’hommes ont partagé, sans consentement, des photos et vidéos intimes de leurs compagnes ou ex-compagnes sur l’application de messagerie Telegram. Malgré la suppression du plus grand groupe, d’autres espaces similaires restent actifs, illustrant l’ampleur d’un phénomène profondément sexiste et invasif.
Une pratique qui heurte les consciences 💥
L’alerte a été donnée après plusieurs signalements relayés par des médias chinois, notamment Southern Daily. Une jeune femme y découvrait que des images d’elle, capturées à son insu, circulaient dans un groupe Telegram comptant plus de 100 000 membres. Cette révélation s’ajoutait à une affaire précédente très médiatisée, impliquant une étudiante expulsée de son université après la diffusion de vidéos intimes par un joueur étranger d’e-sport.
Sur les réseaux sociaux chinois, les réactions sont vives. De nombreuses femmes ont pris la parole, dénonçant la banalisation de ce qu’elles qualifient de viol numérique. L’une d’elles écrit : « Les femmes ne sont pas du contenu que l’on télécharge et fantasme. » Une autre évoque la peur grandissante que toute femme peut désormais ressentir à l’idée de devenir la prochaine victime.
Telegram sous pression🔍
Face à la pression médiatique, Telegram a réagi en réaffirmant son interdiction stricte du partage de contenu pornographique non consenti. La plateforme affirme retirer chaque jour des millions de contenus, et ses modérateurs sont chargés de surveiller activement les groupes publics. Malgré ces annonces, plusieurs groupes dérivés continuent d’exister, preuve que la modération reste insuffisante face à la viralité de ces contenus.
Le groupe le plus important, surnommé Mask Park, a bien été supprimé, mais les utilisateurs se sont rapidement réorganisés. Officiellement bloquée en Chine, la plateforme reste accessible via des VPN, ce qui permet son utilisation détournée, souvent à des fins illégales.
Une culture numérique dominée par le contrôle et la peur 🧠
Dans une Chine où la pornographie est interdite et où les discours officiels renforcent des comportements conservateurs envers les femmes, le phénomène met en lumière des tensions profondes. De nombreuses femmes ont déjà raconté leur propre expérience de harcèlement numérique. Une situation qui impacte leur santé mentale, leur sécurité et leur vie sociale.
Certaines n’hésitent plus à témoigner publiquement, notamment sur des plateformes comme Red Note, Weibo ou Douyin. Les hashtags liés à l’affaire cumulent plus de 230 millions de vues. « Ce qui est normalisé par les agresseurs devient un cauchemar sans fin pour leurs victimes », rappelle l’un des témoignages les plus partagés sur Douyin.
Une montée de l’activisme féministe 🚫
Malgré l’ampleur de la mobilisation en ligne, les autorités chinoises n’ont pas encore annoncé de mesures spécifiques contre ces groupes ou leurs auteurs. Bien que Telegram soit officiellement bloqué, son usage reste courant grâce aux VPN. Un cadre juridique existe pourtant : en 2022, la police avait arrêté plusieurs centaines de personnes impliquées dans des affaires de surveillance illégale. Mais les droits des femmes demeurent un terrain sensible, encore peu investi par les décideurs politiques.
Au fil des années, presque toutes les formes d’activisme féministe indépendant ont été réprimées. Ce nouvel épisode vient rappeler la fragilité des espaces d’expression et l’urgence d’un cadre législatif renforcé. Il illustre aussi le courage de celles qui, malgré les risques, refusent de se taire face à la violence sexuelle numérique.
👉🏾 Pensez-vous que la modération sur Telegram est suffisante face à ce type de dérives ? Dites-le-nous en commentaires ☺️
📱 Retrouvez notre actu chaque jour sur WhatsApp, directement dans l’onglet “Actus” en vous abonnant à notre chaîne en cliquant ici ➡️ Lien chaîne WhatsApp TechGriot 😉