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Société

Bibliothèques désertées, téléphones saturés : la nouvelle lecture made in Cameroun 📚

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Dans les grandes villes comme dans les zones rurales du Cameroun, les habitudes de lecture évoluent discrètement. Si les bibliothèques physiques font toujours partie du paysage, les livres numériques séduisent de plus en plus, notamment chez les jeunes. Les Camerounais jonglent ainsi entre deux mondes, qui ne s’opposent pas forcément.

Les bibliothèques gardent leur charme malgré les défis 🏛️

Certaines bibliothèques continuent d’accueillir étudiants, enseignants et chercheurs. Mais leur fréquentation a nettement baissé ces dernières années. Les rayons, souvent mal approvisionnés, peinent à attirer un public habitué à l’instantanéité du numérique.

« Ça ne sert plus vraiment à grande chose de payer de taxi pour aller souscrire à un abonnement dans une bibliothèque. Sur nos téléphones on peut avoir tout ce qu’on veut comme livre. Il faut simplement chercher sur le bon site. Moi j’ai une bibliothèque Epub dans mon téléphone. J’ai un minimum de 10 téléchargement par jour. Qu’est-ce que j’irai faire dans une bibliothèque encore ? », indique Rodrigue, fonctionnaire.

De nombreux lecteurs s’y rendent uniquement en cas de besoin académique. La vétusté des infrastructures, l’absence de nouveautés, les horaires peu flexibles ou encore le manque d’électricité freinent l’enthousiasme. Malgré cela, des étudiants comme Charline, en licence de lettres, inscrite en licence de lettres, restent attachés à ces lieux.

« Le numérique ne va jamais remplacer le livre. On aura toujours besoin de tourner une page et ressentir cette douceur et cette souplesse du papier que scroller sur un écran ne peut pas provoquer en nous. Les bibliothèques ne perdront jamais leur valeur, c’est d’ailleurs ce qui nous reste une fois que le téléphone a fini par nous lâcher », fait-elle savoir.

Elle confie par ailleurs que l’ambiance silencieuse des bibliothèques l’aide à se concentrer et qu’elle apprécie le contact avec le livre physique. Certaines maisons d’édition locales l’ont bien compris et proposent désormais leurs ouvrages en version digitale. Des enseignants, eux aussi, partagent leurs cours via des plateformes ou les réseaux sociaux.

Le numérique séduit par sa praticité 📲

Les livres numériques gagnent du terrain, surtout chez les jeunes urbains. Grâce aux smartphones et à la multiplication des fichiers PDF sur WhatsApp, Telegram ou Google Drive, il devient facile de se procurer romans, manuels et documents de recherche.

« Je ne vois plus l’intérêt des livres papier, à part pour la déco ou la nostalgie. Avec un téléphone basique, je peux transporter toute une bibliothèque. Je lis partout : dans les taxis, en salle d’attente, avant de dormir. Et quand j’ai un mot compliqué, je le cherche directement sur Google. Ce que je gagne en temps et en argent est inestimable », fait savoir Mamadou, Étudiant.

Pour Junior, entrepreneur, les ressources en ligne sont précieuses par leur rapidité. Une simple recherche sur Google lui permet de trouver ce qu’il cherche sans avoir à se déplacer. Le coût réduit, la portabilité et la disponibilité constante des livres numériques en font un outil de choix.

« J’ai quitté l’école en Terminale, mais je continue d’apprendre sur Internet. Je télécharge des livres en PDF sur le business, le développement personnel, même des romans. Je lis pendant mes pauses ou quand il n’y a pas de course. C’est grâce à mon téléphone que je me forme. Je n’ai jamais mis les pieds dans une bibliothèque, mais j’ai lu plus que certains étudiants que je connais », indique-t-il.

Un accès encore inégal à la lecture numérique ⚠️

Malgré son essor, le numérique reste loin d’être universel. En zones rurales ou parmi les personnes âgées, la fracture numérique est bien réelle. L’accès aux équipements est parfois limité, et la maîtrise des outils, inégale.

« Je reste attaché au livre papier. Quand je lis, j’aime pouvoir surligner, annoter en marge, sentir la texture des pages. C’est une expérience sensorielle que le numérique ne pourra jamais offrir. Sans parler du confort visuel : lire longtemps sur un écran me fatigue énormément. En plus je ne connais même pas comment on fait ces choses.  Je garde mes livres comme on garde des souvenirs : chaque pli, chaque annotation raconte une époque de ma vie », indique Alexis, sexagénaire.

Même dans les villes, tous les étudiants n’ont pas les moyens de se procurer des téléphones ou des ordinateurs performants. Le numérique, bien qu’accessible, n’efface donc pas les disparités.

Complémentarité plutôt que concurrence 🤝

Pour de nombreux lecteurs, papier et numérique se complètent. Certains lisent d’abord un extrait en ligne avant de décider s’ils vont l’imprimer ou acheter la version physique. D’autres utilisent la bibliothèque pour se documenter tout en consultant des ressources numériques sur leur téléphone.

« Pour les recherches, le numérique est clairement plus efficace. Je peux accéder à des centaines de ressources depuis mon téléphone, même tard le soir. Mais pour la lecture plaisir, j’avoue préférer les livres physiques. C’est une manière pour moi de me déconnecter, d’être vraiment présente. La lecture numérique est pratique, mais elle ne crée pas le même lien émotionnel », explique Vanessa Étudiante.

Quelques bibliothèques urbaines tentent d’évoluer en intégrant des postes informatiques ou en donnant accès à des bases de données en ligne. Ces initiatives, encore peu répandues, montrent néanmoins la voie vers une lecture hybride et accessible.

Une opportunité pour démocratiser la lecture 🚀

Au Cameroun, les autorités pourraient profiter de cette transition pour encourager la lecture sous toutes ses formes. Moderniser les bibliothèques, faciliter l’accès aux ouvrages numériques, promouvoir les auteurs locaux dans les deux formats sont autant de pistes à explorer.

Entre nostalgie du papier et attrait du digital, les Camerounais composent avec ce double univers, souvent contraints par les réalités économiques, techniques et sociales. Ce qui reste constant, c’est la volonté de lire, de comprendre et d’apprendre, quel que soit le support.

Vos avis comptent !!!
Préférez-vous lire un livre papier ou un fichier numérique ? Pourquoi ? Dites nous en commentaires☺️


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1 Commentaires

  1. En tout cas à l’école, on utilise surtout les livres physiques. Mais quand le prof donne un sujet de devoir, je cherche les corrigés sur Internet. Les livres papier sont bien, mais on ne peut pas toujours en acheter. Les PDF, c’est gratuit et rapide. Mais parfois, c’est difficile à lire sans électricité ou sans bon téléphone.

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