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« Recule-toi de l’écran ! » : pourquoi nos parents avaient (presque) raison 📺

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« Recule-toi de l’écran ! » Si vous avez grandi dans les années 90 ou 2000, cette phrase résonne probablement encore dans votre tête. Nos parents, nos grands-parents, même nos professeurs nous serinaient ce conseil avec une insistance qui laissait penser que nos yeux allaient littéralement fondre si on s’approchait trop de la télé. Mais d’où vient vraiment ce conseil ? Est-ce encore pertinent aujourd’hui avec nos smartphones OLED et nos écrans 4K ? Spoiler : c’est compliqué.

Retour vers le futur : quand les télés étaient (vraiment) dangereuses 📺

Pour comprendre cette obsession de la distance, il faut remonter aux années 1960. À l’époque, General Electric a commercialisé des téléviseurs couleur avec un défaut de fabrication majeur : ils émettaient jusqu’à 100 000 fois plus de rayonnements que le seuil recommandé. Oui, vous avez bien lu. Ces appareils étaient essentiellement de petites centrales nucléaires dans le salon familial.

Mais attendez, l’histoire commence encore plus tôt. Avant les années 1950, tous les téléviseurs à tube cathodique émettaient des rayons X sans aucune protection pour les spectateurs. Le tube cathodique, cette technologie révolutionnaire de l’époque, projetait des électrons sur un écran luminescent pour créer l’image. Le problème ? Ce processus générait des rayonnements potentiellement nocifs.

C’est dans les années 50 que les fabricants ont ajouté un verre contenant du plomb pour bloquer ces émissions dangereuses. Mais le mal était fait : l’incident de General Electric avait ancré dans l’imaginaire collectif que les écrans étaient dangereux de près. Et cette croyance a survécu bien au-delà de la menace réelle.

Les écrans modernes : une révolution technologique 🚀

Faisons un bond dans le temps. Les téléviseurs d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ces mastodontes radioactifs. Les écrans modernes n’émettent plus aucune radiation potentiellement dangereuse. Que ce soit LCD, LED ou OLED, ces technologies fonctionnent différemment et ne présentent pas le même risque.

Les écrans LCD (à cristaux liquides) utilisent un rétroéclairage pour illuminer des pixels. Les LED sont en fait des LCD avec un éclairage amélioré par diodes. Quant aux OLED, c’est le summum de la technologie actuelle : chaque pixel produit sa propre lumière, offrant des noirs profonds et un contraste élevé sans besoin de rétroéclairage.

Sur le plan de la santé oculaire, les écrans OLED émettent moins de lumière bleue nocive que les écrans LED. D’ailleurs, les téléviseurs OLED ont été certifiés par des agences internationales comme TÜV Rheinland et Underwriter Laboratories comme écrans à faible lumière bleue, sans scintillement et sans éblouissement.

Alors tout est parfait ? Pas si vite.

Le nouveau danger : ce n’est plus la distance, c’est le temps ⏱️

Si les radiations ne sont plus un problème, d’autres risques sont apparus avec notre utilisation massive des écrans. En moyenne, les enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans passent plus de 4 heures par jour devant les écrans. Et c’est là que ça coince.

La proximité avec l’écran reste problématique, mais pour d’autres raisons. Regarder un écran de très près pendant une période prolongée peut soumettre les yeux à un effort excessif pour maintenir la mise au point, ce qui peut entraîner des problèmes de coordination ou un désalignement temporaire des yeux. C’est ce qu’on appelle la fatigue oculaire numérique.

Les symptômes ? Vision floue, maux de tête, yeux secs et irrités. Le fait de regarder les écrans pendant une période prolongée peut causer de la fatigue musculaire oculaire. C’est comme demander à vos bras de porter un sac de courses pendant des heures sans pause.

Mais le plus inquiétant concerne les enfants. En Asie, où les enfants sont de grands consommateurs d’écrans, le nombre de cas de myopie a fortement augmenté. La myopie chez les enfants a doublé ces 20 dernières années et apparaît de plus en plus tôt. Le groupe d’âge le plus affecté au niveau visuel par la hausse de l’utilisation des écrans est celui des 6 à 8 ans.

La lumière bleue : ami ou ennemi ? 💡

Parlons de ce terme qu’on entend partout : la lumière bleue. C’est devenu un véritable argument marketing, mais qu’en est-il vraiment ?

La lumière bleue est naturellement émise par le soleil et joue un rôle crucial dans la régulation de notre rythme circadien. Lorsque le soleil se lève, les rayons de lumière bleue détectés par nos yeux nous avertissent qu’il est temps de nous réveiller. Le problème ? Les écrans des appareils numériques émettent cette même longueur d’onde qui nous garde éveillés, supprimant la production de mélatonine.

La lumière bleue peut engendrer de la fatigue oculaire qui se manifeste par un picotement ou un rougissement des yeux, leur frottement régulier et parfois des maux de tête. Mais les recherches sur ses effets à long terme sont encore en cours.

Les bonnes pratiques : ce qu’il faut vraiment faire 🎯

Oubliez la panique des années 60, mais gardez quelques réflexes simples :

La règle d’or : 20-20-20 (ou 30-30-30) Toutes les 20 minutes, regardez quelque chose à 20 mètres de distance pendant 20 secondes. Certains recommandent même 30 secondes toutes les 30 minutes en regardant à plus de 30 mètres. C’est le temps que vos yeux mettent pour se détendre complètement.

La distance optimale La bonne distance avec l’écran doit être de 50 à 70 cm, c’est-à-dire qu’on doit pouvoir étirer son bras en effleurant l’écran du bout des doigts. Pour la télévision, les autorités sanitaires recommandent un espace correspondant à 2 ou 3 fois la diagonale de l’écran.

Le temps d’écran pour les enfants Les recommandations officielles sont claires : avant 3 ans, pas d’écran. Entre 3 et 6 ans, l’usage doit rester exceptionnel. Pour les 5 à 18 ans, l’exposition à des fins récréatives ne devrait pas dépasser 2 heures par jour.

L’importance de l’extérieur Voici un fait surprenant : Passer du temps à l’extérieur à la lumière du jour aide à ralentir, voire prévenir la progression de la myopie chez les enfants. On recommande au moins 45 minutes à 1 heure par jour dehors.

Les réglages à adopter Utilisez le mode nuit de vos appareils le soir. Il permet d’adapter le niveau d’éclairage de l’écran à l’ambiance lumineuse de la pièce. Baissez également la luminosité : pas besoin d’avoir un écran au maximum en permanence.

L’environnement compte Évitez de jouer ou travailler dans une pièce sombre. Le trop grand contraste entre l’écran et l’environnement ne procure pas une vision confortable et efficace.

En conclusion : la nuance est de mise ⚖️

Le conseil de nos parents de s’éloigner des écrans n’était pas totalement infondé, même si la menace a changé. Les écrans modernes ne vous rendront pas aveugles et n’émettent plus de radiations dangereuses. Mais la fatigue oculaire, les troubles du sommeil et le risque accru de myopie chez les enfants sont bien réels.

La vraie question n’est pas tant « à quelle distance » mais plutôt « combien de temps et comment ». C’est notre rapport global aux écrans qui doit évoluer, pas juste notre distance physique avec eux. Faire des pauses régulières, sortir dehors, limiter le temps d’écran des enfants et adopter de bonnes postures : voilà les véritables enjeux.

Les technologies ont évolué, nos habitudes doivent suivre. Non pas par peur irrationnelle d’un danger qui n’existe plus, mais par conscience des nouveaux défis que pose notre monde hyperconnecté.

Et vous, respectez-vous la règle des 20-20-20 ? Avez-vous constaté une amélioration depuis que vous faites attention à votre temps d’écran ? Partagez vos astuces et expériences en commentaire !


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