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Société

Allô ? Plus personne ne décroche au Cameroun ! 📞

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C’est une scène de plus en plus fréquente. Le téléphone sonne, vibre, insiste. Et pourtant, personne ne répond. Ce n’est pas qu’il n’y ait personne, mais l’appel est ignoré, reporté ou parfois renvoyé. Au Cameroun, comme ailleurs, décrocher un appel n’est plus un réflexe. Les messages vocaux, les textos, les notes audio ont pris le dessus. Désormais, beaucoup n’appellent ou ne répondent que quand « c’est vraiment urgent ».

Un changement d’habitude profond 🔄

Des villes aux campagnes, ce recul des appels vocaux n’est pas qu’une tendance passagère. C’est devenu une nouvelle norme sociale. De plus en plus de Camerounais préfèrent la communication écrite ou asynchrone. Une évolution qui touche toutes les générations, mais particulièrement les jeunes.

« Quand quelqu’un m’appelle sans prévenir, je trouve ça presque agressif. Pourquoi ne pas envoyer un message d’abord ? », confie Éliane, étudiante.

Elle n’est pas seule. Beaucoup estiment que les appels interrompent, dérangent ou tombent toujours au mauvais moment.

« Je peux pas répondre à mon téléphone à n’importe quelle heure. Mon travail ne me le permet pas. Du coup il faut pouvoir me laisser un message même si c’est pour m’annoncer la mort de quelqu’un. Répondre au téléphone demande que je t’accorde un temps que je n’ai pas », indique Boris, manœuvre.

Trop intrusifs, pas assez pratiques 📱

Aujourd’hui, la communication passe par les plateformes de messagerie : WhatsApp, Messenger, Telegram… Les gens veulent pouvoir répondre à leur rythme, choisir le moment, peser leurs mots. Les appels, eux, imposent l’instantané, et parfois une pression.

« Par message, je peux relire, réfléchir. Un appel, tu dois être prêt sur-le-champ. Et souvent, c’est pour des choses qu’on pouvait juste écrire », explique Emmanuel, agent commercial.

Ajoutez à cela le bruit ambiant, une connexion instable, ou encore la timidité sociale, et vous obtenez un cocktail qui rend les appels de moins en moins populaires.

L’urgence redéfinit la priorité 🚨

Décrocher, oui. Mais uniquement quand c’est important. Travail, appel professionnel, parent malade, numéro inconnu répété… Là, on répond. Même la durée de l’appel dépend désormais de l’importance de la personne.

« Si je ne t’ai pas dit de m’appeler, c’est que ce n’est pas si urgent. Envoie un message, je verrai dès que je peux. De toutes les façons je prends toujours les appels par priorité. Si je vois que d’habitude c’est juste des nouvelles que tu veux prendre, je décroche pas. Il vaut mieux laisser un message», témoigne Junior, étudiant.

Problème : cette habitude touche même les appels classiques entre amis ou partenaires. Des relations peuvent en pâtir. Des malentendus naissent parce qu’une personne ne décroche jamais, même par simple attention.

La peur de mauvaises nouvelles 😟

Derrière ce refus de répondre, il y a parfois une peur plus profonde : celle de recevoir une mauvaise nouvelle. Un accident, un décès, un souci familial… Certains confient qu’ignorer un appel, c’est retarder un choc.

« Mon téléphone sonnait sans cesse un matin. J’ai su que quelque chose n’allait pas. Quand j’ai fini par décrocher, c’était pour apprendre la mort de mon oncle. Depuis, quand ça sonne trop, j’ai peur », avoue Carine, Entrepreneure.

Les coûts et les réalités économiques 💸

Un autre facteur qui explique cette préférence pour l’écrit : le coût des appels. Malgré les forfaits, beaucoup de Camerounais estiment que discuter longuement par téléphone reste cher. À l’inverse, les messages via Wi-Fi ou data mobile coûtent beaucoup moins, voire rien du tout. Sans oublier que pour beaucoup, recharger pour appeler revient à une double dépense, puisqu’il faut aussi une bonne connexion internet.

« Moi je mets juste les méga. Les appels, c’est pour les urgences. On peut écrire toute une journée avec 100F de connexion. Et puis nous les étudiant tout se gère en ligne et dans les groupes dédiés», glisse Joseph, Étudiant.

Une évolution… pas toujours bien comprise 🤔

Ce changement ne fait pas l’unanimité. Certains, notamment les plus âgés, s’inquiètent de cette distance croissante entre les gens. Pour eux, parler directement, entendre une voix, poser des questions, c’est fondamental.

« On est dans une société où plus personne ne veut parler. Même dans une famille, on envoie des messages alors qu’on est dans la même maison. Ce n’est pas une bonne façon de faire. Il faut trouver le moyen d’écouter l’autre surtout que quelqu’un peut te dire “je vais bien” tout en étant sur un lit d’hôpital », déplore Madeleine, mère de famille .

À force de ne plus s’appeler, certains liens deviennent mécaniques. On s’envoie des emojis, des notes vocales rapides… mais on ne discute plus vraiment. L’intimité disparaît parfois dans la rapidité.

« Mon copain ne m’appelle jamais. Il préfère m’envoyer des “tu dors ?” sur WhatsApp. Mais ça me donne l’impression qu’on n’a rien à se dire de vrai », confie Stéphanie.

Vers un nouvel équilibre ? ⚖️

Les appels ne vont pas disparaître. Ils changent simplement de statut. D’un usage quotidien, ils deviennent des appels “à motif” : régler un détail, confirmer une info, demander quelque chose de précis. Pour tout le reste, on écrit. Et c’est peut-être ça, la nouvelle normalité.

La société change, les moyens de communication aussi. Ce qu’il reste à préserver, c’est l’envie de rester connectés, quelle que soit la méthode.

 

Vos avis comptent !!!
Et vous, vous décrochez encore ou vous préférez envoyer un message ?  Dites nous pourquoi vous choisissez l’un plutôt que l’autre 💬


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