
« J’ai cru que l’appli suffisait… » : ces Camerounaises piégées par les applis de suivi menstruel🤰🏾
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Elles sont des milliers à avoir téléchargé ces applications qui promettent de prédire leurs cycles menstruels, leurs périodes fertiles ou leurs prochaines règles. Séduites par ces outils modernes, gratuits et faciles à utiliser, beaucoup y ont vu une solution pratique pour gérer leur santé reproductive. Mais pour certaines, l’expérience a viré à la désillusion : malgré un suivi rigoureux, plusieurs se sont retrouvées enceintes.
Un outil en apparence pratique et moderne 📊
Les applications de suivi menstruel ont conquis de nombreuses Camerounaises. On y trouve une interface attrayante, la possibilité d’entrer des données personnelles (date des règles, humeur, douleurs, libido, etc.) et des prévisions quotidiennes sur les périodes fertiles ou non. Tout y est pour ne plus prendre un bout de feuille, un cahier ou un calendrier pour faire des calculs au risque de se tromper.
Les applications de suivi menstruel ont rapidement conquis les jeunes femmes camerounaises. Interfaces colorées, saisie de données personnelles (règles, humeur, douleurs, libido…) et prévisions quotidiennes sur la fertilité : tout est pensé pour faciliter le quotidien et dire adieu aux calculs approximatifs sur un bout de feuille, un cahier ou un calendrier .
« Je l’utilise depuis 2022. C’est très pratique pour savoir quand mes règles vont venir. Ça m’aide aussi à planifier mes voyages ou mes examens sans stress. Pour moi c’est vraiment indispensable actuellement quoiqu’on dise », témoigne Christelle N., étudiante.
Comme elle, plusieurs jeunes femmes expliquent avoir découvert ces applis sur internet, via des influenceuses ou grâce au bouche-à-oreille. Seulement, elles ont oublié que le corps humain ne se programme pas comme une machine.
« J’ai cru que l’appli suffisait… » 😟
Sur X (ex-Twitter), Facebook ou dans les groupes WhatsApp féminins, les témoignages s’accumulent. Des voix s’élèvent pour alerter sur les limites de ces outils.
« J’utilisais Flo depuis 9 mois. Elle m’a dit que j’étais en zone non fertile. J’ai eu un rapport ce jour-là… à 4 semaines de la grossesse j’étais perdue », confie une utilisatrice.
Une autre, dans une publication devenue virale, confie :
« Elles m’avaient dit de faire confiance à l’application, maintenant je dois annoncer à mes parents que je suis enceinte. »
Ces récits se répètent, nourrissant une inquiétude croissante. Des outils censés aider à planifier les naissances ou à comprendre son corps seraient devenus des pièges involontaires.
Une confiance fragile 🔍
Au Cameroun, beaucoup utilisent des applications comme Flo, Clue, Period Tracker, My Calendar, parfois sans consulter un professionnel de santé. Ces plateformes, dotées d’algorithmes prédictifs, se basent sur les cycles précédents pour estimer les périodes de fécondité. Mais le corps, lui, reste sensible à de multiples facteurs. Le stress, une alimentation déséquilibrée, un dérèglement hormonal ou une maladie peuvent fausser les calculs.
Pendant ce temps, l’application continue d’afficher une pastille verte pour signaler une « zone non fertile »… même si, en réalité, rien n’est garanti.
« Ces outils sont utiles pour suivre un cycle, mais ils ne remplacent ni un contraceptif, ni un diagnostic médical. Trop de jeunes femmes leur font confiance comme s’il s’agissait d’un test de grossesse fiable. » alerte le Dr Aline T., gynécologue
Beaucoup d’utilisatrices ignorent ces limites. Pour beaucoup, l’application devient une référence unique, au détriment de moyens de contraception éprouvés, ou même d’un dialogue avec un professionnel.
Des données, mais peu de pédagogie 🧠
Si ces applications collectent une quantité importante d’informations sur la santé intime de leurs utilisatrices (flux, humeur, douleurs, pertes blanches), elles sont souvent conçues pour des marchés occidentaux, avec peu de prise en compte des réalités locales. Elles ne prennent pas en compte des cycles irréguliers dus au paludisme, au stress scolaire, à la précarité alimentaire ou encore à l’automédication.
Et au-delà de l’outil, c’est le manque d’éducation sexuelle qui se fait sentir.
« J’ai appris à calculer mon ovulation sur TikTok. L’appli m’a aidée à vérifier. Mais j’ai compris trop tard que mon cycle n’est pas aussi régulier que je pensais. Les cours du secondaire étaient la clé pour cela », reconnaît Stéphanie, étudiante.
Des espoirs brisés, des vies bouleversées 💔
Derrière ces applications, il y a parfois des conséquences lourdes : grossesse non désirée, abandon des études, rejet familial, mariage forcé ou avortement clandestin.
« Flo m’a dit que je n’étais pas en période fertile. J’ai eu un rapport protégé, mais le préservatif s’est rompu. Je ne me suis pas inquiétée tout de suite. Deux semaines plus tard, test positif. Pourtant, j’avais suivi l’appli à la lettre. J’avais confiance… », souffle une jeune femme, en larmes.
Un outil utile, mais pas infaillible 🛠️
Elles pensaient maîtriser leur cycle à la seconde près, éviter les grossesses par un simple algorithme. Mais derrière les prédictions séduisantes de ces applications, une réalité brutale : la nature ne se programme pas. À vouloir confier leur corps à des courbes et des calendriers numériques, certaines Camerounaises se retrouvent avec une vie entière à reprogrammer. Ce sont des applications censées apporter liberté et autonomie qui, parfois, précipitent les choix les plus définitifs. La technologie avance vite, mais le corps, lui, n’a pas d’onglet « mise à jour ».
Les applications de suivi menstruel peuvent grandement aider à mieux comprendre son corps, anticiper ses règles ou détecter des anomalies. Mais elles ne sont pas des contraceptifs et ne devraient jamais remplacer les conseils médicaux ni une éducation sexuelle claire.
Dans un pays comme le Cameroun, où l’accès à l’information reproductive reste limité, il est urgent d’accompagner ces innovations technologiques par de la sensibilisation, du dialogue et de la prudence. Car au-delà des jolis graphiques et des alertes colorées, chaque cycle est unique et chaque décision mérite plus qu’un simple clic.
A vos avis!!
Et vous, avez-vous déjà utilisé une application de suivi menstruel ? Était-ce fiable selon votre expérience ? 🤔
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Les bébés « Flo » et les bébés « My Calender » sont nombreux dans nos cités 😅😅😅😎😎😎
Exactement, avec des combinaisons Flo-Ella one ou norlevo…😂
Pour être plus sérieux il est important que les personnes (de tous genres) sexuellement actives aient un minimum de connaissances sur le fonctionnement du cycle menstruel. Par expérience je dirais que les jeunes filles ont honte d’avouer le fait qu’elles ne maîtrisent pas le calcul de leurs cycles menstruels, elles préfèrent dire : « mon cycle est irrégulier c’est pourquoi j’utilise cette application « . Les professionnels de santé devraient se pencher davantage sur la question afin d’éviter à nos sœurs d’attendre leurs futures menstrues dans deux jours alors qu’elles sont déjà enceintes.
On ne comprendra jamais cette affaire 🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣 me voici qui porte un enfant de 6 mois pourtant l’appli m’a rassuré que j’étais à une zone libre. Pardon la machine ne peut pas remplacer la température du corps humain oublions vraiment