
Et si le modèle d’abonnement n’était pas fait pour l’Afrique ? Les leçons du virage stratégique d’iROKOtv 🎬
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Contrairement à ce qu’ont laissé croire certaines publications sur les réseaux sociaux, la plateforme de streaming nigériane iROKOtv n’a pas fermé ses portes. Son fondateur, Jason Njoku, a récemment apporté des précisions sur X (anciennement Twitter), le 6 juin 2025. Il affirme que le service reste actif, bien qu’il ait subi une transformation profonde. Loin d’un adieu, il s’agit d’un tournant stratégique pour l’un des pionniers du streaming africain.
Une plateforme toujours en ligne 💻
L’application iROKOtv est toujours disponible sur les boutiques en ligne, mais les paiements en naira ont été suspendus depuis 2023. L’entreprise s’est recentrée sur les utilisateurs internationaux, qui règlent désormais en dollars. Ce changement ne signe donc pas une fermeture, mais une adaptation à un marché local devenu difficile à monétiser.
Dans un long message publié fin mars 2025, Jason Njoku est revenu sur quinze années de développement. Il n’annonce pas la fin du service, mais partage une réflexion lucide sur les limites du modèle d’abonnement payant en Afrique, notamment au Nigeria.
Des ambitions contrariées par la réalité 📉
iROKOtv est en place depuis 2011 avec l’ambition de devenir le Netflix africain. L’objectif : digitaliser l’accès au cinéma nigérian. Avec plus de 100 millions de dollars levés et un catalogue riche en productions Nollywood, l’avenir semblait prometteur.
Mais malgré des tarifs abordables, les consommateurs nigérians ne se sont pas précipités vers la plateforme. Pour Jason Njoku, le problème n’était ni le contenu ni le financement. Le véritable frein, c’était le marché local : un pouvoir d’achat limité et des priorités budgétaires tournées vers l’essentiel. Résultat : l’abonnement restait peu attractif.
Le poids du gratuit et l’emprise de YouTube 📺
Face à iROKOtv, les habitudes ont eu raison de l’innovation. YouTube, gratuit et facile d’accès, a conquis les amateurs de films nigérians. De nombreux producteurs ont préféré cette plateforme, où les revenus dépendent de la publicité plutôt que des abonnements.
Cette concurrence a fragilisé le modèle d’iROKOtv, surtout lorsque les mêmes films apparaissaient gratuitement quelques jours après leur diffusion exclusive sur la plateforme. Dans ces conditions, convaincre les utilisateurs de payer devenait mission impossible.
Un modèle à repenser pour l’Afrique 🔁
Pour Jason Njoku, cet échec partiel est aussi plein d’enseignements. Tenter d’imposer un modèle d’abonnement occidental dans un environnement où la connectivité coûte cher et où le streaming payant est mal compris fut une erreur. Il affirme ne plus vouloir revenir à ce modèle en Afrique, préférant explorer d’autres formes de diffusion et de monétisation.
L’histoire d’iROKOtv n’est donc pas terminée. La plateforme fonctionne toujours, avec de nouvelles priorités et un public cible recentré. Ce n’est pas la fin d’une aventure, mais le début d’un nouveau chapitre, façonné par les réalités économiques du continent et les leçons du terrain.
👉🏾 Et vous, pensez-vous que le modèle d’abonnement payant peut vraiment réussir en Afrique ?
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