Burkina Faso : un opérateur virtuel pour alléger la facture Internet 🇧🇫📶
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Le coût élevé de l’Internet reste une préoccupation majeure pour les Burkinabè. Face à cette situation, Moussa Traoré, ingénieur en réseaux et télécommunications et directeur général de Yolse Telecom, propose l’introduction d’un opérateur mobile virtuel (MVNO) afin de stimuler la concurrence et de rendre l’accès au numérique plus abordable.
Une idée pour casser les prix💡
Le marché télécoms burkinabè est aujourd’hui dominé par trois grands acteurs : Orange, Moov Africa et Telecel. Ces opérateurs possèdent chacun leurs infrastructures, mais les tarifs restent jugés trop élevés par les consommateurs.
La solution avancée par Moussa Traoré repose sur le modèle MVNO. Contrairement aux opérateurs classiques, un opérateur virtuel n’a pas besoin de déployer ses propres antennes ni réseaux. Il loue la capacité auprès des opérateurs déjà installés et se concentre sur la gestion commerciale et le service client. Ce modèle réduit les coûts d’investissement et d’exploitation, ouvrant la voie à des forfaits plus compétitifs.
Dans un communiqué, le ministère de la Transition digitale souligne également que ce modèle présente l’avantage d’être mieux adapté au contexte sécuritaire actuel. Pour les autorités, il évite de lourds déploiements d’infrastructures dans des zones difficiles d’accès.
Un marché sous pression sociale 🔥
La cherté de l’Internet au Burkina Faso n’est pas une critique nouvelle. Les usagers se mobilisent régulièrement pour exprimer leur colère. En avril 2023, une campagne de protestation baptisée « Vent du salut » avait marqué les esprits. Les consommateurs avaient organisé des déconnexions massives et coordonnées sur les réseaux des trois opérateurs afin de dénoncer la flambée des prix
Cette initiative avait poussé l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) à accentuer la pression sur les opérateurs, en exigeant qu’ils ajustent leurs offres et tiennent compte du pouvoir d’achat des abonnés. Mais près de deux ans plus tard, la question reste entière.
Les MVNO, une alternative déjà éprouvée ailleurs 🌍
À l’échelle mondiale, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que l’introduction d’opérateurs virtuels favorise la concurrence et contribue à la baisse des prix. Dans une analyse publiée en 2020, l’experte en télécommunications Susan Welsh de Grimaldo expliquait que les MVNO disposent d’une plus grande marge de manœuvre pour innover dans leurs offres et proposer des tarifs flexibles, à condition de limiter leurs charges fixes.
De nombreux pays africains, comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria, ont déjà introduit ce modèle avec des résultats positifs sur l’accessibilité des services. Le Burkina Faso pourrait donc rejoindre cette dynamique régionale et offrir plus de choix à ses usagers.
Un projet encore en gestation ⏳
Pour l’heure, le MVNO burkinabè reste à l’état de projet. La ministre de la Transition digitale, Aminata Zerbo/Sabané, s’est engagée à approfondir les réflexions avec ses équipes techniques, mais aucun calendrier officiel n’a été annoncé.
En février dernier, un projet similaire avait été évoqué avec le lancement de Teriatel, un opérateur panafricain censé desservir les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso). Mais depuis, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.
Entre attentes pressantes des consommateurs et volonté politique de diversifier le marché, l’arrivée d’un opérateur virtuel au Burkina Faso pourrait marquer un tournant pour l’inclusion numérique. Mais pour l’instant, le pays attend encore le passage du concept à la réalité.
👉🏾 Pensez-vous que l’arrivée d’un opérateur virtuel pourrait réellement faire baisser le coût de l’Internet en Afrique ? Dites-nous en commentaires.
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