Recall, la nouvelle fonction controversée de Windows 11 qui veut tout mémoriser 🧠

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Microsoft fait un pari osé avec Recall, une fonctionnalité inédite qui sera intégrée aux futurs Copilot+ PCs sous Windows 11. L’objectif ? Transformer radicalement la façon dont on effectue des recherches et dont on retrouve des informations sur son ordinateur.

Une Nouvelle Approche de la Recherche 🔍

Le concept de Recall est simple mais ambitieux. Le système d’exploitation effectuera régulièrement des captures d’écran de tout ce que vous faites – applications utilisées, sites web visités, textes saisis, etc. Grâce à la reconnaissance optique de caractères, ces « instantanés » seront analysés et indexés dans une gigantesque base de données locale.

Dès lors, plus besoin de vous rappeler du nom d’un fichier ou d’un dossier. Il suffira de saisir un mot-clé dans le champ de recherche Windows pour que Recall affiche une timeline de tous les contextes pertinents. Vous pourrez alors « défiler » dans le temps et remettre la main sur l’information recherchée. Il peut s’agir d’un document, d’un email ou d’une page web consultée des semaines auparavant.

Recall ira même jusqu’à enregistrer vos réunions en ligne et transcrire les échanges vocaux, grâce à la fonction Live Captions. Un véritable exploit censé vous offrir une véritable « mémoire photographique » sur votre PC. Mais les bénéfices de Recall ont un prix : la confidentialité.

Des enjeux de confidentialité et de sécurité ⚠️

En effet, pour fonctionner, cette fonction doit constamment « espionner » la quasi-totalité de vos activités sur l’ordinateur. Un niveau de pistage très intrusif qui soulève déjà de vives inquiétudes chez les experts en sécurité informatique et les défenseurs des libertés numériques.

Malgré la possibilité de désactiver la fonction ou de supprimer les instantanés à tout moment, plusieurs experts en sécurité ont exprimé des préoccupations. Des institutions de protection des données, comme l’Information Commissioner’s Office (ICO) au Royaume-Uni sont également montées au créneau. Ils craignent que Recall puisse être utilisé pour une surveillance constante. La fonctionnalité met potentiellement en danger la vie privée des utilisateurs et expose leurs données à des risques de piratage.

Abeba Birhane, chercheur en IA et Mozilla fellow, critique vivement cette fonctionnalité, la qualifiant de moyen de surveillance et de contrôle des masses. Cette inquiétude est accentuée par le fait que Recall enregistre toutes les manipulations et navigations web effectuées avec des navigateurs autres que Microsoft Edge, à moins qu’ils ne soient utilisés en mode privé.

Microsoft assure que les données de Recall seront chiffrées, anonymisées et stockées uniquement en local sur le PC. Mais les modalités précises de cette protection de la vie privée restent floues. Le géant de Redmond devra convaincre qu’aucun risque de fuite ou de détournement malveillant n’est possible.

La prudence est d’autant plus de mise que Recall s’appuiera sur les modèles d’intelligence artificielle générative développés notamment par OpenAI. Or cette technologie est une « boîte noire » qui alimente déjà de vives controverses sur l’éthique et la sécurité.

Une disponibilité limitée due à des exigences techniques ⏸️

Il est important de noter que Recall ne sera disponible que sur les Copilot+ PC. Ils  nécessitent des spécifications matérielles particulières, notamment un minimum de 256 Go d’espace de stockage. 50 Go doivent être libres pour le fonctionnement optimal de Recall. Microsoft a également prévu des mécanismes pour gérer l’espace de stockage alloué, avec une option permettant de supprimer les anciens instantanés pour en créer de nouveaux.

Quoi qu’il en soit, cette prouesse technologique attrayante mais à la dérive potentiellement ingérable illustre les défis croissants de la confidentialité à l’ère de l’IA puissante. Microsoft va devoir redoubler de pédagogie pour lever les craintes avant même le lancement de Recall.