Tokigeza : une campagne nationale contre le sabotage des infrastructures télécoms en Ouganda 📣
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Le vandalisme des équipements télécoms est un fléau croissant en Afrique. Il entraîne des pertes économiques majeures pour les opérateurs et compromet l’accès aux services numériques. En Ouganda, les acteurs du secteur ont décidé de réagir avec fermeté.
Une campagne nationale baptisée « Tokigeza » 📣
La semaine du 17 mai, l’Ouganda a lancé une campagne nationale contre le vandalisme des infrastructures de télécommunication. Baptisée Tokigeza – qui signifie « Ne le fais pas » en luganda – cette initiative, prévue pour durer trois mois, s’étendra sur l’ensemble du territoire.
Portée par la Commission ougandaise des communications (UCC), en partenariat avec MTN Uganda, Airtel Uganda et l’entreprise de tours ATC Uganda, la campagne s’appuie sur une vaste stratégie de sensibilisation à la radio, à la télévision, en ligne, dans les écoles et au sein des communautés locales.
Les organisateurs ciblent des groupes clés tels que les forces de l’ordre, les autorités locales, les propriétaires fonciers et les conducteurs de boda-boda. Objectif : les impliquer activement dans la prévention, la détection et le signalement des actes de vandalisme.
Parmi les mesures proposées : le renforcement des sanctions dans le Code pénal, un meilleur encadrement du secteur de la ferraille – souvent utilisé pour écouler les matériaux volés – et la création d’une taskforce inter-agences dédiée à cette problématique.
Des pertes économiques et techniques avérées 📉
Entre 2022 et 2024, plus de 820 cas de vandalisme de câbles ont été recensés. À ceux-ci s’ajoutent 283 vols de carburant et 90 vols de batteries, selon des chiffres officiels. Ces actes ont provoqué des interruptions prolongées de service, parfois supérieures à 134 heures, affectant des régions entières comme Sheema, Kaliro ou Masaka.
Ces incidents ont un impact direct sur la qualité du service télécom. Ils freinent également les efforts de numérisation edu pays, en particulier dans les zones rurales.
Un front commun public-privé pour des solutions durables 🤝
Face à la gravité de la situation, un forum national a été organisé en avril 2024. Il a réuni les principaux acteurs publics et privés autour d’un objectif commun : identifier des solutions durables. Le ministère des TIC a insisté sur l’importance cruciale de la protection des installations pour accompagner le développement du pays.
« Il est nécessaire que les secteurs public et privé collaborent pour protéger les infrastructures télécoms. La croissance continue du pays et l’intégration des TIC en dépendent », a déclaré Aminah Zawedde, secrétaire permanente du ministère.
Vers une reconnaissance des télécoms comme infrastructures critiques 🛡️
Le président Yoweri Museveni a annoncé en avril son intention de classer les tours télécoms parmi les Infrastructures nationales critiques (CNI). Ce statut permettrait un encadrement juridique renforcé, une surveillance accrue et une réponse judiciaire plus sévère.
’UCC soutient également des réformes juridiques pour que les actes de vandalisme soient considérés comme du sabotage économique. Ce changement pourrait conduire à des peines plus lourdes pour les auteurs.
Cependant, des défis demeurent : aucune date officielle n’a encore été fixée pour la mise en œuvre de ces mesures. Et tant que les textes ne sont pas adoptés, leur portée reste symbolique. Le cas du Nigeria en est un exemple : malgré un dispositif similaire mis en place en août 2024, les opérateurs continuent de signaler de nombreux actes de vandalisme, notamment sur les réseaux de fibre optique.
Quelles solutions concrètes pourraient freiner le vandalisme des infrastructures télécoms dans votre pays ? Dites-le-nous en commentaires ! 😊
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