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Meta sous pression au Nigeria : une amende de 290 millions $ pour non-respect des lois sur les données 😤

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Depuis avril 2025, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp traverse une zone de turbulence au Nigeria. Trois organismes de régulation lui ont infligé des amendes totalisant plus de 290 millions de dollars. En cause : des pratiques jugées abusives envers les utilisateurs. En toile de fond, une volonté claire des autorités nigérianes d’affirmer leur souveraineté numérique face aux géants de la tech.

Des pratiques jugées abusives  ⚖️

L’affaire remonte à janvier 2021, lorsque WhatsApp a mis à jour sa politique de confidentialité, imposant le partage des données avec Facebook et ses filiales. Les utilisateurs n’avaient guère le choix : sans acceptation des nouvelles conditions, l’accès à l’application leur était coupé. Cette décision a déclenché une enquête conjointe de la Commission fédérale de la concurrence (FCCPC) et de la Commission nigériane de protection des données (NDPC).

Les autorités reprochent à Meta plusieurs manquements : absence de représentation locale pour la conformité, défaut de transmission des rapports annuels exigés par la loi, et transferts internationaux de données effectués sans consentement préalable.

Un cadre strict pour les données au Nigeria 🔍

Au Nigeria, toute entreprise collectant des données personnelles doit se plier à des règles strictes : désignation d’un représentant agréé, audits annuels obligatoires, et sécurité des transferts de données. Lorsqu’il y a traitement transfrontalier, un consentement actif, libre et éclairé est requis.

Dans le cas de Meta, les régulateurs affirment que ces conditions n’ont pas été respectées. WhatsApp, Facebook et Instagram auraient partagé des informations sensibles à l’étranger, sans transparence ni garanties suffisantes.

Des accusations multiples et graves 🚫

Au terme de son enquête, la FCCPC a identifié plusieurs infractions majeures. Le partage non autorisé de données personnelles, des pratiques jugées discriminatoires envers les utilisateurs nigérians comparés à ceux de l’Union européenne, ou encore le refus de leur accorder le droit à l’autodétermination numérique.

Les régulateurs dénoncent également des abus de position dominante. Meta aurait imposé une politique de confidentialité unique pour l’ensemble de ses services, réduisant ainsi la liberté de choix des utilisateurs et faussant la concurrence via des pratiques de vente liée.

Des sanctions historiques et une réaction ferme 💸

En juillet 2024, la commission a rendu son verdict. Meta a écopé d’une amende de 220 millions de dollars infligée par la FCCPC, à laquelle s’ajoutent celles de la NDPC et du Conseil de régulation de la publicité (ARCON), portant le total à plus de 290 millions de dollars. La justice a également ordonné le remboursement de 35 000 dollars pour couvrir les frais d’enquête.

Mais les sanctions ne s’arrêtent pas là. Meta est désormais tenue de revoir sa politique de confidentialité au Nigeria. Elle doit rétablir le droit des utilisateurs à décider du sort de leurs données, interdire tout partage sans consentement, et rendre visible un lien vers des contenus éducatifs sur les risques liés aux pratiques numériques abusives.

Un marché stratégique pour Meta 🌍

Le Nigeria n’est pas un marché comme les autres. Avec ses 236 millions d’habitants et 107 millions d’internautes, il représente une manne considérable pour le groupe américain. Facebook y compte 51 millions d’utilisateurs et Instagram 12,6 millions. De nombreuses PME, artistes et créateurs de contenu dépendent de ces plateformes pour exister, vendre, et interagir avec leurs communautés.

Pour Meta, l’enjeu est aussi économique. L’entreprise générerait entre 200 et 300 millions de dollars par an dans le pays. Mais ce chiffre est sans doute en dessous de la réalité, au vu de l’utilisation massive de ses services, y compris par la diaspora nigériane.

Vers un modèle plus souverain et local 🇳🇬

Ce bras de fer illustre un changement de cap. Longtemps perçus comme indulgents envers les multinationales, les régulateurs africains affichent désormais une volonté ferme de faire respecter leurs règles. Le Nigeria espère ainsi contraindre Meta à s’aligner sur ses exigences, comme elle l’a fait en Europe avec le RGPD.

Le pays développe aussi ses propres plateformes sociales, comme Crowwe ou ChatAfrik, encore peu connues mais en croissance. Le secteur des technologies de l’information représente désormais 20 % du PIB nigérian au deuxième trimestre 2024. Un signe que la souveraineté numérique devient un enjeu de puissance.

Meta a annoncé vouloir contester les amendes en justice. Mais une chose est sûre, les grandes plateformes devront désormais composer avec des régulations plus strictes sur le continent africain.

Et vous, pensez-vous que l’Afrique doit imposer ses propres règles aux géants du numérique ? Dites nous en commentaires🙂‍↔️


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