Cybersécurité en Afrique : l’IA, un allié ou un danger ? 🤖

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Le Cyber Africa Forum 2025 s’est tenu à Cotonou les 24 et 25 juin, rassemblant experts, représentants gouvernementaux et acteurs du numérique autour d’un enjeu crucial : comment renforcer la résilience du continent face aux cybermenaces décuplées par l’intelligence artificielle (IA) ?
Les discussions ont mis en lumière des pistes d’action dans un contexte désormais envahi par des outils automatisés toujours plus puissants.

L’intelligence artificielle, outil à double tranchant ⚔️

Si l’IA offre des perspectives majeures en matière d’innovation et de transformation numérique, elle agit aussi comme un catalyseur de nouvelles menaces. Lors du panel « Intelligence artificielle et résilience numérique : promesse ou vulnérabilité ? », les experts ont tiré la sonnette d’alarme sur la démocratisation des outils de cyberattaque.

Jean-Claude Sigui, président du Club DSI Côte d’Ivoire, a dressé un constat préoccupant : aujourd’hui, n’importe qui peut devenir cybercriminel. Des plateformes clés en main proposent, contre paiement, des services de phishing ou de scan de vulnérabilités, accessibles sans compétence technique. Ces structures ne réalisent pas directement les attaques, mais fournissent les outils à d’autres… tout en encaissant les profits.

Un rapport du World Economic Forum publié en janvier 2025 confirmait déjà cette tendance inquiétante. Grâce aux grands modèles de langage, le phishing automatisé coûte aujourd’hui 95 % moins cher à produire qu’auparavant. Autrefois limitée par des barrières techniques, la cybercriminalité est désormais à la portée de tous. Résultat : les gangs organisés prolifèrent, les menaces deviennent plus massives, transversales, et difficiles à contenir.

Une réponse africaine encore en construction 🏗️

Face à cette évolution rapide, les participants du forum ont insisté sur l’urgence de repenser la gestion des cybermenaces. Pour le Dr Maximilien Kpodjedo, conseiller du président béninois pour le numérique, il est essentiel de reprendre le contrôle des données et des outils. Le continent doit former ses propres spécialistes, développer ses infrastructures de données et concevoir des solutions d’IA adaptées aux réalités locales.

Aujourd’hui, moins de 2 % des données utilisées pour entraîner les intelligences artificielles mondiales proviennent d’Afrique. Cela limite leur pertinence et leur efficacité sur le terrain. Il estime qu’une intelligence artificielle éthique, ancrée dans les réalités africaines, est indispensable pour bâtir un écosystème numérique résilient.

Jean-Claude Sigui appelle, lui, à une refonte des stratégies de défense. Selon lui, l’époque où la cybersécurité reposait sur la rapidité de réaction est révolue. L’IA impose une approche d’endurance stratégique. Les pays africains doivent non seulement anticiper les attaques, mais aussi pouvoir reconstruire rapidement leurs infrastructures après un choc. Cette combinaison de vitesse et de résilience est la nouvelle norme dans la lutte contre les cybermenaces.

Une feuille de route pour l’avenir numérique de l’Afrique 📍

Les conclusions du forum sont claires : l’IA ne doit pas être considérée uniquement comme une menace, mais aussi comme un catalyseur de transformation. Pour cela, le continent doit investir dans les talents, adapter ses cadres réglementaires, renforcer la coopération entre États et inclure le secteur privé dans la réflexion stratégique.

L’Afrique est à un tournant. Si l’intelligence artificielle rend la cybercriminalité plus accessible, elle peut aussi, bien utilisée, devenir une arme puissante au service de la souveraineté numérique et de la sécurité collective. Mais cela exige de passer d’une réaction ponctuelle à une anticipation permanente. L’avenir de la cybersécurité africaine se jouera sur notre capacité à transformer la vulnérabilité en opportunité.

👉 Pensez-vous que l’Afrique peut rattraper son retard en cybersécurité grâce à l’intelligence artificielle ? Dites nous en commentaires 🥰