
Interview de Boris Landry Kouekam : Faire exister le Cameroun sur la carte mondiale de l’IA 🌍🤖
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Dans cette interview exclusive, Boris Landry Kouekam, président de l’association Intelligence Artificielle Cameroun, revient sur les ambitions des Journées Camerounaises de l’Intelligence Artificielle (#JCIA2025), les défis liés à la structuration d’un véritable écosystème local, et les perspectives d’avenir. L’événement, prévu du 22 au 25 avril au Cameroun, marque une dynamique naissante, où le pays entend faire entendre sa voix dans le concert numérique mondial.
Quels sont les objectifs de la 2ᵉ édition du #JCIA2025 au Cameroun ? 🎯
L’ambition est de faire en sorte que le Cameroun existe sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle. Il s’agit non seulement de convaincre les bailleurs, investisseurs et partenaires que des talents existent bel et bien en Afrique centrale, mais aussi de démontrer que ces jeunes porteurs de projets IA n’ont pas besoin d’aller loin pour être accompagnés.
L’édition du #JCIAC2025 vise à :
- Valoriser l’intelligentsia camerounaise formée à l’IA ;
- Réunir tous les acteurs du domaine (chercheurs, entrepreneurs, établissements…) dans un répertoire ;
- Créer un document stratégique destiné au gouvernement ;
- Récompenser les meilleurs projets à travers les AI Awards ;
- Et surtout, prouver que notre pays regorge d’initiatives solides et d’expertises locales prêtes à rayonner.
L’événement attend environ 7 000 participants, dont 5 000 en présentiel et 2 000 en ligne. Parmi eux, des chercheurs, des porteurs de projets, des universitaires, des développeurs de solutions IA, ainsi que des acteurs gouvernementaux et de la société civile. Cette plateforme d’échange se veut être un véritable carrefour d’innovation et de collaboration. La concertation est pensée comme un moment de convergence, de reconnaissance et de projection pour l’écosystème IA camerounais.
Comment l’IA peut-elle contribuer au développement économique du Cameroun ?📈
L’intelligence artificielle peut devenir un véritable levier de performance pour les entreprises camerounaises. Elle permet de :
- Supprimer les tâches répétitives ;
- Optimiser les processus ;
- Gagner en productivité et en efficacité.
Prenons l’exemple des banques, qui utilisent déjà des outils d’IA pour améliorer leurs résultats : c’est un début. Mais chaque entreprise, quelle que soit sa taille, doit aujourd’hui se poser la question de l’usage de cette technologie pour améliorer son rendement.
En stimulant l’innovation et en rendant les structures plus compétitives, l’IA peut catalyser la transformation économique du pays.
Quels sont les défis de l’organisation de cette deuxième édition ?⚠️
Organiser un tel événement n’est pas un long fleuve tranquille. Plusieurs défis se dressent :
- Mobiliser tous les acteurs des dix régions et de la diaspora autour d’un projet commun ;
- Financer : la plupart des soutiens sollicités manquent de moyens. Ce sont les porteurs de projets eux-mêmes qui ont préfinancé cette édition ;
- Faire comprendre aux structures l’importance de s’approprier cette technologie ;
- Pérenniser : il faut poser dès maintenant les bases d’un événement récurrent et structurant.
Parmi les principales nouveautés de cette édition figure la compétition Cameroon Artificial Intelligence Awards (CAIA), lancée pour récompenser les projets innovants en IA et valoriser leurs concepteurs. Cette compétition vise aussi à démontrer la contribution des Camerounais au domaine de l’intelligence artificielle. Un total de 70 projets seront évalués par une vingtaine de professionnels, et 10 projets seront retenus pour un accompagnement personnalisé. En somme, malgré les contraintes, cette deuxième édition s’impose comme un test de maturité pour l’écosystème camerounais de l’IA.
Comment comptez-vous pérenniser ce projet annuel ?♻️
Nous voulons instaurer un cycle annuel en avril, qui permettrait une continuité dans l’accompagnement des porteurs de projets. Chaque édition serait une plateforme de restitution et de lancement. Une promotion sort, une autre entre.
En parallèle, un suivi structuré des porteurs de projets est prévu. Il ne s’agit pas juste de les présenter une fois, mais de les accompagner dans le temps et de mesurer leur impact. Enfin, alterner entre Douala et Yaoundé permettrait une meilleure accessibilité pour les jeunes d’autres régions.
En résumé, avec une vision à long terme, la concertation pourrait devenir un véritable label d’excellence en matière d’IA au Cameroun.
Quel est le rôle du Ministère de l’Enseignement supérieur dans la promotion de l’IA ?🎓
Le rôle du ministère est fondamental. Il a très tôt compris les enjeux de l’IA pour l’avenir du pays. Résultat :
- Des départements spécialisés ont vu le jour dans plusieurs établissements ;
- Les instituts privés peuvent désormais ouvrir des formations 100 % IA.
Grâce à ces réformes, le Cameroun commence à se doter d’une main-d’œuvre qualifiée, essentielle pour faire émerger un écosystème solide. En soutenant la formation, le ministère contribue à ancrer durablement l’IA dans le paysage universitaire et économique
En bref🟰
La deuxième édition des Journées Camerounaises de l’Intelligence Artificielle veut marquer un tournant. Entre ambitions internationales, valorisation des talents locaux, défis de financement et volonté de structuration durable, elle montre que le Cameroun ne veut pas rester spectateur de la révolution numérique. L’IA est là, les compétences aussi. Il ne reste plus qu’à fédérer, accompagner et croire en notre potentiel.
Et vous, vous en pensez quoi ?💬
Pensez-vous que le Cameroun a les moyens de s’imposer dans le domaine de l’intelligence artificielle ? Est-elle une opportunité réelle ou un rêve difficile à concrétiser dans notre contexte ? On attend vos réactions en commentaire ! 😊
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