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Cameroun

Dessins animés et tout-petits : les écrans comme nouvelles berceuses au Cameroun 📺

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Les vidéos de dessins animés sont devenues un réflexe pour de nombreux parents au Cameroun, pour calmer un bébé qui pleure ou l’occuper pendant que l’on prépare un repas ou que l’on travaille. Si cette méthode semble efficace, elle soulève aussi de nombreuses interrogations sur ses effets à long terme.

Un outil d’apaisement largement adopté  🍼

Dans de nombreux foyers camerounais, sortir un téléphone portable pour distraire un enfant est devenu aussi courant que lui tendre un biberon. Dans les taxis, les marchés ou à la maison, les dessins animés défilent sur les écrans pour apaiser les tout-petits. La scène est familière : un téléphone entre les mains d’un bébé, les yeux rivés sur un épisode de A Ram Sam Sam, Cocomelon, Mini TFO ou une version animée de Bébé Lilly. Dès qu’un enfant s’agite, montre des signes de fatigue ou refuse de manger, une courte vidéo suffit à capter son attention.

« Ma fille de 18 mois peut pleurer sans s’arrêter, mais dès qu’elle voit le générique de sa vidéo préférée, elle se calme d’un coup. J’enregistre les vidéos sur mon téléphone. Même sans connexion, elle peut les regarder dans le taxi ou chez sa grand-mère », confie Natacha, mère de trois enfants.

Téléchargements, partages et astuces entre parents 📱

Le succès de ces vidéos repose aussi sur leur accessibilité. Sur WhatsApp, de nombreuses mères s’échangent leurs meilleurs liens ou partagent des fichiers compressés, faciles à stocker. Sur Telegram, certains groupes proposent des séries entières à télécharger gratuitement, avec une préférence pour les contenus très colorés et rythmés.

« C’est une amie qui m’a montré cette astuce en arrivant chez moi. L’enfant pleurait, et elle lui a tendu son téléphone avec une vidéo. Il s’est immédiatement calmé. Je lui ai alors demandé de m’envoyer tous ses liens », raconte Rachelle, maman de deux enfants.

Les plus prévoyants téléchargent les vidéos sur YouTube grâce à des applications tierces, afin d’éviter les interruptions liées à la connexion. Dans certains quartiers populaires, on voit même d’anciens smartphones recyclés en véritables vidéothèques mobiles. Ces appareils sont remplis exclusivement de vidéos destinées aux moments sensibles de la journée : pleurs, endormissement ou crises de colère.

Une solution pratique dans un quotidien chargé ⏳

Dans un contexte où la majorité des parents jonglent entre plusieurs responsabilités, les vidéos deviennent une solution de survie. Entre les coupures d’électricité, l’absence de crèches dans certains quartiers et le manque d’aide domestique, les écrans permettent de garder un œil sur l’enfant tout en vaquant à ses occupations.

« Quand je fais la lessive ou la cuisine, je ne peux pas surveiller mon fils en même temps. Les vidéos me permettent de savoir qu’il est là, assis et concentré, au lieu de courir partout ou de se blesser », explique Aline, jeune mère.

Des effets secondaires à surveiller ⚠️

Mais cette facilité d’usage inquiète certains professionnels de la petite enfance. Pédiatres et psychologues soulignent que l’exposition prolongée aux écrans avant l’âge de trois ans peut ralentir le développement du langage, perturber le sommeil ou réduire la capacité de concentration.

« Un enfant a besoin de parler, d’interagir, de manipuler des objets. Quand il reste passif devant un écran, ces étapes sont sautées ou retardées. Beaucoup de parents pensent bien faire, mais sans cadre ni limite, l’usage des vidéos devient problématique », prévient Pascaline Yimgang, psychologue-thérapeute.

Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé sont claires : aucun écran avant deux ans, et un usage très modéré ensuite, toujours accompagné d’un adulte. Pourtant, sur le terrain, ces conseils restent largement méconnus ou peu appliqués.

Un équilibre à trouver entre modernité et éducation ⚖️

Face à la réalité économique et sociale, difficile de demander aux parents de renoncer totalement à cette aide numérique. Mais de plus en plus, des initiatives locales sensibilisent à une consommation plus raisonnée. Des challenges sont de plus en plus lancés sur les réseaux pour éduquer les enfants autrement qu’avec les écrans. Certaines crèches proposent aussi des activités sans écran, tandis que des pédiatres commencent à insister sur le « temps de qualité » passé avec les enfants.

Dans la réalité économique et sociale actuelle, difficile de demander aux parents de renoncer totalement à cette aide numérique. Heureusement, des initiatives locales émergent pour encourager une consommation plus raisonnée. Sur les réseaux sociaux, des défis sont lancés pour éduquer autrement. Certaines crèches misent sur des activités sans écran, et des pédiatres insistent sur l’importance du « temps de qualité » passé avec l’enfant, même quelques minutes par jour.Ils indiquent d’ailleurs que quelques minutes par jour avec l’enfant peuvent compenser le temps passé devant les vidéos.

Des alternatives simples existent : comptines chantées par les parents, jeux d’imitation, livres illustrés, ou encore participation aux tâches ménagères via le jeu.

Pour l’instant, les dessins animés continuent de jouer les rôles de nounous improvisées dans de nombreux foyers camerounais. Mais pour qu’ils restent une aide sans devenir une dépendance, une prise de conscience est nécessaire. Car si les écrans calment sur le moment, ils ne remplacent ni les câlins, ni les regards, ni les mots qui construisent l’enfant.

 

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Comment gérez-vous l’usage des écrans avec les tout-petits dans votre famille ? Partagez vos astuces ou vos inquiétudes en commentaire ! 😁


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2 Commentaires

  1. L’article du siècle 😂😂😂😂. Vous pensez vraiment qu’il y a encore un parent dont les enfants sont en bas âge qui n’a pas de dessins dans son téléphone ? Perso c’est Une grande aide pour nous les parents. Le mien par exemple tu le laisse 5 minutes sans surveillance tu trouves même tes dessous au salon. Il faut juste savoir donner la chaleur humaine à un moment parce oui comme vous l’avez dit ces dessins ne remplacent pas les câlins.

  2. On va donc faire comment ? Tu prends nounou elle maltraite l’enfant au pire des temps finit par le tuer 🙌🏾… Dans d’autres familles ce sont les frères qui abusent des enfants. La technologie nous a offert le moyen de pouvoir respirer un peu on en profite sans toutefois abuser. Très bel article merci d’avoir montré comment cette situation touche plus les mamans que les papas. Ils n’interviennent nul par de ce côté pourtant doivent egalement être une aide.

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