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Deepfakes, intimidation et millions envolés : le nouveau visage du crime numérique africain 🚨

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Selon le dernier rapport d’Interpol sur les cybermenaces en Afrique, publié en juin 2025, la sextorsion numérique est désormais l’une des principales menaces sur le continent. Juste derrière le phishing, elle occupe la deuxième place parmi les crimes informatiques les plus fréquents en Afrique.

Une menace de plus en plus structurée 🕸️

La sextorsion consiste à menacer une personne de divulguer des contenus intimes afin d’obtenir de l’argent ou d’autres faveurs. Si le phénomène n’est pas nouveau, il a récemment changé d’échelle. En 2024, plus de 63 000 comptes Instagram liés à des réseaux de sextorsion basés au Nigeria ont été supprimés par Meta. Un chiffre qui ne représente pourtant que la partie émergée d’un système devenu tentaculaire.

Derrière ces opérations se cachent des groupes criminels organisés, souvent issus d’anciens réseaux de fraude en ligne, qui ont industrialisé la sextorsion. Désormais, ils s’appuient sur des technologies avancées comme les deepfakes, les clones vocaux et l’intelligence artificielle pour piéger leurs cibles. Ces outils permettent de produire des vidéos compromettantes d’un réalisme bluffant, rendant les menaces encore plus crédibles et difficiles à contester.

Des victimes dans toutes les couches de la société 👥

Contrairement à certaines idées reçues, les victimes ne sont pas uniquement des adolescents ou des internautes naïfs. Cadres, enseignants, influenceurs, voire responsables politiques ont déjà été pris pour cibles. Dans certains cas, la pression psychologique est telle que les conséquences sont dramatiques. En Afrique du Sud, un cas récent a mené au suicide de la victime. En Égypte, une plateforme de soutien a recensé plus de 250 000 demandes d’aide en une seule année.

Ce phénomène se développe dans un contexte de honte et de tabou. Beaucoup de victimes n’osent pas porter plainte, par peur des représailles ou à cause du manque de recours efficaces. Résultat : le nombre réel de cas reste largement sous-estimé.

Une cybercriminalité protéiforme et évolutive 🧠

Outre la sextorsion, d’autres formes de cybercriminalité prolifèrent sur le continent. Le phishing reste la menace la plus fréquente. En 2024, les attaques ont explosé : +2 900 % en Zambie, +800 % en Angola. Les ransomwares ont également visé des institutions : en Afrique du Sud, le ministère de la Défense a perdu 1,6 téraoctet de données sensibles, tandis que Flutterwave, une plateforme financière, a enregistré une perte de 7 millions de dollars.

Autre méthode très rentable : la compromission de courriels professionnels, connue sous le nom de Business Email Compromise (BEC). Ces escroqueries comptent parmi les plus lucratives. Des groupes tels que Black Axe, déjà actifs dans des réseaux mafieux, ont adapté leurs méthodes au numérique et opèrent désormais à l’échelle mondiale. L’un de leurs membres a récemment été condamné aux États-Unis après avoir escroqué 400 personnes pour un total de près de 20 millions de dollars.

Des réponses encore trop limitées 🧯

Face à cette montée en puissance des menaces, les capacités de riposte des États africains peinent à suivre. Moins d’un tiers des pays disposent d’un système efficace de signalement des cyberincidents. L’utilisation de l’intelligence artificielle pour les enquêtes reste marginale, alors même que les cybercriminels l’utilisent déjà massivement pour automatiser leurs attaques ou générer de fausses identités.

Ce manque de moyens s’accompagne souvent d’un vide juridique. De nombreux pays n’ont pas encore adopté un cadre légal adapté à ces nouvelles formes de criminalité. La coopération régionale et internationale, elle aussi, demeure insuffisante.

Des signes encourageants mais insuffisants 🛠️

Certaines initiatives récentes témoignent toutefois d’une prise de conscience. L’opération AFJOC, menée par Interpol avec le soutien du Royaume-Uni, a permis plusieurs arrestations d’envergure. Le Nigeria a mis en place une taxe pour financer la cybersécurité. Des centres de réponse aux incidents (CERT) voient le jour dans plusieurs pays.

Mais malgré ces efforts, l’écart entre la sophistication croissante des cybercriminels et les moyens de défense disponibles reste préoccupant. Depuis 2019, les pertes liées à la cybercriminalité sont estimées à plus de 3 milliards de dollars sur le continent.

Un tournant décisif pour l’Afrique numérique 🔁

Interpol tire la sonnette d’alarme : l’Afrique est devenue un terrain d’expérimentation privilégié pour les réseaux de cybercriminels du monde entier. Sans un sursaut collectif, la révolution numérique du continent pourrait vite se transformer en cauchemar sécuritaire.

Pour éviter cette dérive, il devient urgent de renforcer les infrastructures, d’adapter les législations, de développer des compétences locales en cybersécurité et d’intensifier la coopération internationale. Au-delà des technologies, c’est aussi une culture de la vigilance et de la protection de la vie privée qu’il faut bâtir.

 

📣 Et vous, pensez-vous que l’Afrique est prête à faire face à la prochaine vague de cyberattaques ? Dites nous en commentaires 😁


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