Paiements en ligne au Cameroun : quand les prélèvements passent, mais pas le service💸

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Au Cameroun, les paiements en ligne se multiplient. Achats de forfaits, abonnements TV, inscriptions scolaires, commandes sur Internet… Mais de plus en plus d’utilisateurs dénoncent un phénomène frustrant : l’argent est bel et bien débité, mais le service n’est jamais rendu. Une situation qui paralyse le secteur numérique et engendre méfiance et frustrations.

L’argent part… mais rien ne vient 💰

« J’ai payé mon abonnement Startimes via Orange Money, mais rien ne s’est activé. Pourtant, on m’a prélevé 5 000 FCFA. Depuis, j’appelle le service client en vain », raconte Bertrand, agent commercial.

Comme lui, des centaines de Camerounais se retrouvent dans des situations similaires. Qu’il s’agisse d’un paiement mobile vers une plateforme, d’un achat sur une application ou d’un règlement par carte bancaire, le débit est immédiat, mais aucune confirmation, livraison ou accès au service. Les cas où tout fonctionne comme prévu sont l’exception. Lors de nos investigations, une seule personne sur plusieurs interrogées a déclaré avoir obtenu un remboursement.

« J’ai réservé mon visa en ligne. Il se peut que la plateforme était saturée du coup j’ai été débitée sans que formellement mon visa n’arrive. J’ai dû contacter les services du pays en question pour qu’on me dédommage. Pour de tels cas, ça marche mais des cas nationaux, je doute », indique Oriane, Entrepreneure.

Captures d’écran, preuves de paiement, messages automatiques de confirmation, réclamations sans réponse… Les réseaux sociaux deviennent des murs de doléances numériques. Dans certains cas, les plateformes accusent les opérateurs mobiles, qui à leur tour rejettent la responsabilité sur les fournisseurs de service.

L’explosion des services numériques… et des bugs👾

L’essor des fintechs et services numériques a permis de faciliter les transactions. Des options comme Mobile Money, Express Union, cartes bancaires Visa ou Mastercard, codes USSD ne manquent pas. Mais ce développement rapide n’est pas toujours accompagné d’une fiabilité technique à la hauteur. Des bugs s’enchaînent et les clients sont de plus en plus déçus.

« Un jour, j’ai tenté de m’inscrire à un concours de l’État. Paiement accepté, message de réussite reçu. Mais sur le site, mon dossier reste “non payé”. J’ai fait des recherches et plusieurs personnes avaient le même problème. J’étais obligée de me rendre sur place pour payer formellement sans garantie de remboursement du premier montant », témoigne Huguette, étudiante

Le casse-tête des remboursements 🔁

Lorsque le service n’est pas délivré, les utilisateurs s’attendent naturellement à un remboursement. Mais dans la pratique, c’est un parcours du combattant. Entre mails sans réponse, files d’attente dans les agences et appels surtaxés, beaucoup finissent par abandonner.

« J’ai eu un souci avec une plateforme de paiement d’électricité. J’ai payé deux fois pour la même facture. Eneo me renvoie vers l’appli, l’appli me renvoie vers MTN. Cela fait trois mois que je cours derrière 7 800 F. J’ai fini par abandonner parce que ça me coute en énergie et en argent bien évidemment», souffle Laure, coiffeuse.

Des applications qui continuent de prélever🔄

Parfois, le service fonctionne au début, puis s’arrête… mais les prélèvements continuent.

« J’avais activé une formule d’apprentissage en ligne pour mes enfants pour l’année. Un mois après, plus moyen d’accéder aux contenus et  chaque mois, on me demande de payer à nouveau. Ça signifie que le paiement de départ n’avait pas été considéré sur l’an», s’indigne Jean-René, père de famille.

Même les plus connectés se font surprendre par ces abonnements de renouvellement automatique ou des plateformes étrangères qui ne proposent aucun contact au Cameroun.

Des voix s’élèvent, mais les régulations tardent ⚖️

Face à ces plaintes récurrentes, les consommateurs réclament des réponses. Certaines plateformes proposent des chats automatisés, mais peu offrent une véritable assistance humaine. Quant aux opérateurs de mobile money, souvent pointés du doigt, ils se dédouanent en affirmant qu’ils ne sont que des “passerelles”.

« C’est notre argent. On doit savoir qui en est responsable quand il disparaît. Les gens en ont marre de perdre 2 000 ou 3 000 F chaque semaine sans comprendre. Ça paraît souvent banale mais si on calcule sur le long terme c’est beaucoup d’argent », affirme Achille, comptable.

En attendant une meilleure régulation ou un système de protection plus robuste, les utilisateurs apprennent à être prudents : double-vérification des plateformes, lecture des commentaires, ou retour au paiement en espèces.

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Avez-vous déjà perdu de l’argent à cause d’un paiement en ligne non abouti ? Racontez-nous votre expérience en commentaires 😊