La pollution numérique, parlons-en 🚮 📱
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Quand on parle de pollution numérique, il ne s’agit pas juste de celle liée l’utilisation de tous ces objets. Pour mieux apprécier l’impact du numérique sur notre écosystème, il est nécessaire l’évaluer sur tout son cycle de vie : Du processus de fabrication au recyclage en passant par son utilisation.
Fabriquer des terminaux numériques ça pollue énormément…
De façon Générale, la pollution désigne tout ce qui altère notre environnement ou notre santé, habituellement sous forme de substances, mais aussi sous forme d’ondes. Dans le contexte du numérique, la pollution désigne toutes les formes de pollution engendrées par les nouvelles technologies : émission de gaz à effet de serre, pollution chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques. Cette pollution est engendrée par nos appareils du quotidien (téléphones portable, objets connectés en ligne et internet, téléviseur, etc: La Pollution Numérique.
Nous utilisons au quotidien des appareils numériques mais savons-nous vraiment quel est le coût de ces appareils ? Pas celui affiché en magasin mais le coût sur la planète.
La fabrication de nos outils numériques nécessite l’utilisation de procédés comme l’extraction et le raffinage des métaux, source de pollution. A ce niveau on serait tenté de dire : oui mais, les appareils sont de plus en plus petits, tout est dématérialisé donc moins de pollution ! Dommage ceci n’est pas toujours le cas. Paradoxalement, plus on « dématérialise » et « miniaturise », plus on utilise de la matière et de l’énergie.
Prenons le cas d’un ordinateur portable. Il requiert des dizaines de métaux en provenance du monde entier : tantale (du Congo), lithium (de Bolivie), or (de l’Australie) et des terres rares chinoises. L’extraction de ces minerais est très coûteuse pour l’environnement : elle exige beaucoup d’énergie (fossile), de l’eau et d’autres ressources. Cette pollution est très souvent invisible pour les utilisateurs finaux ou alors pour les pays de destination (on parle ici de « pollution importée »).
La réalité n’est pas différente pour les téléphones portables non plus. Vous ne le savez peut-être pas, mais votre smartphone contient en moyenne plus de 70 matériaux différents : du plastique, du verre, des métaux ferreux (nickel, cuivre…), es métaux précieux (or, argent, platine…) et d’autres métaux comme le cobalt ou le carbone. La fabrication d’un smartphone nécessite une cinquantaine de métaux, soit deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération. L’extraction de ces matières premières, indispensables à la fabrication d’un téléphone portable, a des impacts considérables sur l’environnement : émission de gaz à effet de serre, pollution …
Utiliser des terminaux numériques, ça pollue aussi.
On pourrait croire que la pollution engendrée par nos smartphones s’arrête dès lors qu’ils arrivent dans nos mains, mais c’est faux. Cette pollution continue tout le long de leur vie et sous des formes très souvent négligées. Nos terminaux numériques sont de plus en plus connectés à Internet, et son fonctionnement pollue énormément.
Contrairement à ce que pense la plupart des gens, Internet n’est pas « immatériel ». Il est composé d’une multitude d’équipements informatiques (ordinateurs, câble, antennes…), qui permettent le stockage et le transfert des données (messages, photos, vidéos, courriels, musique…) vers nos terminaux domestiques. En plus de la construction du matériel qui pollue comme montré précédemment, toutes ces technologies numériques sont alimentées générant donc un coût écologique important.
Le Streaming de façon générale (vidéos, jeux vidéo) représenterait environs 60% des flux de données sur internet, en raison du poids des données traitées. Selon le Think Tank The Shift Project, la consommation de streaming vidéo (VOD, pornographie, YouTube, réseaux sociaux, etc.) émettrait près d’1% des émissions mondiales de CO₂.
Et avec le déploiement de la 5G, cette pollution risque de s’aggraver. Bien qu’à volume égal de données, la 5G exige moins d’énergie que la 4G, on s’attend à plus de données à transférer et donc une augmentation globale de la consommation électrique. Plus préoccupant encore, la 5G nécessitera de nouveaux équipements pour l’infrastructure du réseau et des usagers particuliers. Ceci s’explique par les nombreuses possibilités qu’offrira cette technologie (cas de Netflix qui veut se lancer dans le jeu vidéo en streaming : lire l’article complet ici)
Selon une étude du Haut Conseil pour le climat (HCC), la 5G entraînera une augmentation de 18 à 45% de l’empreinte carbone du secteur du numérique en France d’ici 2030.
Mais ce n’est pas tout, le développement du télétravail va aussi jouer un rôle. Le contexte du Covid-19 a favorisé le télétravail et la visio-conférence, gourmands en énergie. Le télétravail, par exemple, permet aux entreprises de réduire leurs besoins immobiliers, leur entretien et le chauffage de locaux. D’un autre côté, on multiplie nos échanges numériques en sollicitant les réseaux. C’est la pratique de tous qui génère la pollution numérique.
L’écoresponsabilité pour faire face aux enjeux de demain
La prise de conscience des entreprises et des citoyens est la solution quand on sait qu’en France, 73% n’ont pas conscience de la notion d’écologie digitale, d’après une étude menée par Occurrence pour l’ONG Digital for the Planet. Il devient donc urgent d’être tous écoresponsable numériquement parlant, ou alors utiliser la technologie pour nous aider, comme Google Maps qui nous aide à être plus écoresponsable lors de nos trajets (lire l’article complet ici)
Toute action aussi infime qu’elle soit ayant un impact, voici quelques propositions pour être plus éco responsable.
- Nous avons vu plus haut que la fabrication de nos équipements était encore plus polluante que leurs utilisations. Il serait donc logique de rallonger la durée de vie de nos équipements informatiques. Ce n’est pas facile car de nos jours les fabricants misent sur l’obsolescence (qu’on développera dans un prochain article) de leurs produits pour nous encourager à en racheter de nouveaux. Pour cela, ils passent par la fragilité des objets, coût exorbitant des réparation (qui n’a pas encore reçu une facture de réparation égale au prix d’un nouveau mobile ?), pénurie des pièces détachées, etc. Alors, ne cédez plus aux différents pièges :
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- Tant que votre appareil fonctionne, pas besoin d’en acheter un nouveau. Peut-être une nouvelle console vient de sortir, un nouveau smartphone, plus performant, plus beau, plus « à la mode », mais posez vous la question suivante en avez-vous vraiment besoin? (😜 et est-ce que faire des économies ne vous ferait pas de bien ?).
- Essayez de réparer vos appareils endommagés avant de chercher à les remplacer.
- Achetez d’occasion, c’est moins cher et moins polluants, et privilégiez des appareils à la plus faible consommation énergétique possible (ça fera aussi du bien à votre facture d’électricité)
- Éteindre sa box et le boîtier TV : allumés 24 heures sur 24, une box ADSL et le boîtier TV associé consomment de 150 à 300 kWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 5 à 10 ordinateurs portables 15 pouces utilisés 8 h par jour
- Limiter les vidéos très haute définition :
- Adapter la résolution à votre écran : à quoi ça sert de regarder une vidéo YouTube sur votre mobile avec une haute définition ? Votre portable ne le supporte pas totalement donc vous chargez des données supplémentaires inutilement. Si possible, choisissez une résolution automatique pour que la résolution s’adapte à votre appareil.
- Bloquer la lecture automatique sur les réseaux sociaux
- Faire régulièrement le tri dans ses mails et supprimer tous ceux qui sont inutiles. Supprimer les SPAMS automatiquement. Plus vous avez de mails, plus il faut de l’espace sur les serveurs distants pour les sauvegarder. Et plus il faut d’espace, plus ça consomme.
- Stocker localement plutôt que de recourir au cloud
L’éco responsabilité nous concerne tous, encore plus avec le réchauffement climatique qui s’accélère de jour en jour. Pour cette raison, il est important d’adopter de bons gestes.
Sources : The Shift Project, Greenpeace, easyrecyclage, HCC
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