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Cybercriminalité en Côte d’Ivoire : l’État muscle sa riposte face à des menaces en pleine mutation 🔐

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La Côte d’Ivoire renforce ses défenses face à une cybercriminalité toujours plus inventive. Le rapport 2024 de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI-CI) met en lumière une hausse des infractions numériques, tout en soulignant les résultats encourageants d’une riposte désormais centralisée, mieux organisée et plus réactive.

Des affaires emblématiques révélatrices des nouvelles pratiques 💻

L’année 2024 a été marquée par plusieurs affaires illustrant la sophistication croissante des escroqueries numériques. En mars, un entrepreneur ivoirien est piégé par un faux investisseur basé à Dubaï. Après des semaines d’échanges en ligne et la signature d’un contrat frauduleux, il verse plusieurs sommes pour des « frais de dossier ». Résultat : la promesse d’un financement de 250 000 dollars se transforme en perte sèche de 42 millions de francs CFA. L’enquête conjointe de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) et du CI-CERT révèle un réseau structuré opérant à l’échelle continentale.

Quelques mois plus tard, une étudiante est victime de cyberharcèlement. Son compte WhatsApp est piraté, des messages compromettants sont diffusés et une rançon est exigée. Grâce à l’intervention rapide du Centre de lutte informationnelle et du Centre de fusion et d’analyse de données, le compte est récupéré et le cybercriminel interpellé en moins de trois jours.

Un nombre de plaintes en forte hausse 📈

Le rapport de l’ANSSI-CI recense 12 100 plaintes en 2024, contre 8 132 en 2023, soit une hausse de 48 %. En deux ans, les cas signalés ont bondi de 84 %. Cette progression s’explique par plusieurs facteurs : la généralisation des services numériques, l’utilisation d’outils comme l’IA par les cybercriminels, ou encore la transposition d’infractions du monde physique vers le monde virtuel.

Les atteintes à la dignité humaine arrivent en tête des infractions avec 2 822 cas (+23 %), suivies par les escroqueries en ligne (2 326 plaintes), puis les cas d’usurpation d’identité, d’atteinte à l’image et de piratage de comptes sur les réseaux sociaux.

Des pertes financières en baisse malgré la multiplication des attaques 💸

Même si les attaques sont plus nombreuses, les pertes financières totales ont diminué : de 9,2 milliards de francs CFA en 2023 à 6,9 milliards en 2024. La baisse la plus significative concerne les intrusions dans les systèmes d’information, dont les dommages sont passés de 3,3 milliards à 151,8 millions de francs CFA. Ce recul s’explique par une meilleure coordination entre les autorités et les établissements bancaires, désormais plus vigilants face aux signaux de fraude.

Une nouvelle organisation plus performante 🧩

Depuis octobre 2024, l’ANSSI-CI joue le rôle de chef d’orchestre de la cybersécurité en Côte d’Ivoire. L’agence regroupe désormais les compétences autrefois réparties entre la Direction de l’informatique et des traces technologiques, l’ARTCI et le CERT national. Sous la direction du Colonel-Major Guelpetchin Ouattara, elle coordonne les activités de prévention, de détection, d’investigation et de sensibilisation.

La PLCC a traité l’ensemble des plaintes en 2024 avec un taux de résolution de 68 %, et assure également les coopérations judiciaires à l’échelle internationale, désormais cruciales pour contrer les réseaux transnationaux.

D’autres entités complètent ce dispositif : le SOC national surveille les infrastructures critiques, le Centre de lutte informationnelle s’attaque à la désinformation, et le Centre de fusion et d’analyse de données a traité plus de 2 700 affaires complexes en appui aux services judiciaires.

Un tournant stratégique en 2025 🗳️

L’année 2025 s’annonce particulièrement sensible, avec la tenue de l’élection présidentielle prévue pour le dernier trimestre. Les risques de désinformation sur les réseaux sociaux, de piratage des bases de données électorales ou d’attaques par rançongiciels sur les administrations sont pris très au sérieux.

Pour y faire face, l’ANSSI prévoit de renforcer la surveillance en temps réel, de former davantage d’agents publics et de mener des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens. La coopération internationale est également mobilisée, avec des accords en cours ou déjà actifs avec Interpol et plusieurs agences africaines partenaires.

Une vigilance collective indispensable 🧠

La lutte contre la cybercriminalité ne peut reposer uniquement sur les institutions. L’ANSSI appelle les citoyens à adopter de bons réflexes : vérifier les informations, se méfier des demandes suspectes en ligne, signaler rapidement tout comportement frauduleux. Un numéro d’alerte, le 100, est à disposition du public.

En dépit des défis, la Côte d’Ivoire se dote progressivement des outils pour répondre à l’évolution des menaces numériques. À l’aube d’une année électorale décisive, l’enjeu est clair : garantir un cyberespace sûr pour tous.

 

À vos avis !!!
Pensez-vous que les citoyens sont suffisamment outillés pour faire face à ces menaces numériques ? Dites nous en commentaires 🙂‍↔️


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