
#FIT2025 au Cameroun : Travailler avec le numérique, entre dialogue, défis et décence 💻
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« Dialogue social et travail décent pour un Cameroun serein ». C’est le thème de la fête du travail 2025. Il sonne comme un appel à repenser nos manières de collaborer et de vivre du fruit de notre labeur. Et dans un monde où le numérique s’impose chaque jour davantage, ce thème est aussi un rappel : la technologie transforme le travail, mais soulève de nouveaux enjeux.
Qu’il soit enseignant, commerçant, couturier ou journaliste, le travailleur camerounais d’aujourd’hui a presque toujours un téléphone à portée de main. Pour gérer des clients sur WhatsApp, envoyer des documents par email ou suivre des formations en ligne, le numérique est devenu une extension naturelle des compétences.
Télétravail, microservices et applications : un nouveau quotidien 📱
On ne travaille plus comme avant. Ils sont livreurs, designers, assistants virtuels, vendeurs en ligne, influenceurs ou codeurs. Dans les grandes villes, des milliers de Camerounais travaillent aujourd’hui via un écran. Pour certains, c’est un choix ; pour d’autres, une nécessité, faute d’accès à un emploi formel. Et dans les écoles, même les plus modestes, on parle désormais de “compétences numériques”.
« Je gère les réseaux d’une boutique depuis chez moi. On me paie par transfert. Ce n’est pas un CDI, mais ça me permet de vivre. Je n’avais pas mieux et le digital m’a ouvert les voies d’un univers où on ne s’ennuie pas », explique Stéphanie, community manager freelance.
Le numérique a ouvert de nouveaux horizons, mais aussi brouillé certaines frontières. Où commence et où finit le temps de travail ? Quels droits pour ceux qui bossent seuls depuis leur salon, sans contrat écrit ni couverture sociale ? Des questions qui espèrent trouver des réponses dans la révision prochaine du Code du travail au Cameroun.
Un dialogue social à réinventer 🗣️
Dans ce paysage numérique, le dialogue social ne peut plus se limiter aux grandes entreprises. Les plateformes de freelancing, les groupes WhatsApp de vendeurs ou les collectifs de créateurs de contenus deviennent les nouveaux espaces de négociation.
Mais l’absence de syndicats dans ces milieux, la précarité des conditions de travail, l’isolement professionnel et l’instabilité des revenus rappellent qu’un grand chantier reste ouvert. Le défi est aujourd’hui de faire du numérique un espace de travail décent.
« Il faudrait qu’on nous écoute aussi. On est nombreux à travailler pour des boîtes via Internet sans sécurité, sans contrat, sans savoir si on sera payé. On veut juste être respectés et pris en compte à travers ce canal », plaide Josué, monteur vidéo indépendant.
Une transition qui doit inclure tout le monde 🌍
Autre défi : l’inclusion. L’accès à Internet, au matériel et aux formations reste inégal. En milieu rural, beaucoup n’ont pas encore les outils pour saisir les opportunités du numérique. Et même en ville, l’accompagnement est souvent insuffisant. Travailler avec le numérique, c’est aussi une question d’adaptation continue. Apprendre à utiliser Zoom, Canva, Excel ou encore les plateformes de vente en ligne devient aussi essentiel que savoir lire et écrire.
« Il faut qu’on forme davantage. Le numérique n’est pas qu’un truc de jeunes. Même les artisans peuvent en bénéficier s’ils sont bien encadrés. Ce manque de connaissances du digital freine encore beaucoup de choses dans notre société. Les vieux ont une vision ancienne qu’ils continuent d’appliquer dans un monde en mutation», suggère Brigitte, formatrice.
Pour un numérique au service du travail décent ⚖️
Le numérique ne doit pas être un piège, mais un tremplin. Pour beaucoup, le dialogue social en 2025 passe aussi par là. Il s’agit de reconnaître les travailleurs du numérique, de sécuriser leurs parcours, de les intégrer dans les politiques publiques et de renforcer leurs droits. Il faut veiller à ce que les nouvelles formes d’emploi ne deviennent pas de nouvelles formes d’exploitation.
Malgré tout, le mouvement est lancé. Le numérique n’est plus un luxe, c’est un levier de développement et un moteur d’insertion, notamment pour les jeunes.
En ce 1er mai, au-delà des défilés et des festivités, c’est peut-être le moment d’écouter celles et ceux qui travaillent depuis un téléphone, un ordinateur ou une application. Ils font déjà partie de l’économie d’aujourd’hui. Ils ne demandent qu’à construire un avenir serein.
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